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Histoire Recensions

Opération Z

Éditeur ‏ : ‎ MAX MILO; Max Milo Editions ed. (30 août 2022)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 432 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2315010373
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2315010370
Poids de l’article ‏ : ‎ 490 g
Dimensions ‏ : ‎ 14.5 x 3.3 x 20.5 cm

Jacques Baud, ancien officier supérieur dans l’armée suisse, donne des clés afin de mieux comprendre l’origine du conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine. Les buts de guerre russes font l’objet de longs développements. Ceux-ci ne visent pas à l’invasion d’un pays limitrophe, autrefois pièce essentielle de l’empire soviétique, mais la protection des populations russophones et à faire de l’Ukraine un pays démilitarisé. L’auteur examine quantité de sujets, trop légèrement et rapidement évoqués par les experts et journalistes qui se succèdent sur les plateaux de télévision. Qu’est-ce qui se cache par exemple sous l’expression « néo-nazis ukrainiens », mot-valise désignant des groupes  ultra-nationalistes ? Néanmoins, publié à la fin de 2022, Opération Z, à l’orientation nettement russophile, tire des conclusions que le temps n’a pas validées.

Jacques Baud, Opération Z, Max Milo, 2022, 432 pages, 21.90 €

L’extrait : « Depuis 2014, l’objectif des Etats-Unis était d’isoler la Russie de la communauté internationale. En réalité, les pays occidentaux se sont isolés du reste du monde. » (p. 431)

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Biographies Recensions

Richard III

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (14 avril 2022)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 504 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262087075
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262087074
Poids de l’article ‏ : ‎ 690 g
Dimensions ‏ : ‎ 15.6 x 3.5 x 24.1 cm

Richard III (1452-1485) traîne depuis des siècles une réputation peu flatteuse, forgée non par des historiens, non par des observateurs impartiaux, mais par des écrivains, Shakespeare  en tête, lesquels ont fait de Richard III un roi accumulant tous les défauts. Il fallait rétablir la vérité, ce que fait Georges Minois. Courageux, excellent administrateur, soucieux des droits du Parlement, pieux et vertueux, le roi Richard s’est révélé bon souverain. Reste qu’une légende noire s’est emparée du personnage. Il convenait qu’un historien reprenne le dossier et réhabilite ce roi maudit. Au-delà de la biographie du roi Richard, Georges Minois dresse un panorama passionnant de l’Angleterre au temps de la guerre des Deux Roses. Comme de coutume, Georges Minois a effectué là un travail impeccable, la magistrale synthèse d’un thème trop peu exploré en France.

Georges Minois, Richard III : Le Roi Maudit ?, Perrin, 2022, 504 pages, 25 €

L’extrait : « Mais la difficulté principale vient du fait que dès le départ le personnage de Richard III a été façonné non par des historiens mais par des gens de lettres, qui l’ont jugé sous l’angle de la morale  […] » (p. 463)

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Histoire Recensions

Histoire navale de la Seconde Guerre mondiale

Éditeur ‏ : ‎ Perrin; Illustrated édition (15 octobre 2020)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 1008 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262080054
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262080051
Poids de l’article ‏ : ‎ 1,2 Kilograms
Dimensions ‏ : ‎ 16.7 x 4 x 24.1 cm

Craig Symonds s’est penché sur la guerre navale, avec ses différents théâtres d’opérations : Atlantique, Méditerranée, Océan Pacifique pour l’essentiel. De bout en bout passionnant, facile à lire, découpé en des chapitres mettant en avant la géographie, cette Histoire navale tient toutes ses promesses. En prenant un peu de surplomb, on peut dire que la victoire finale des puissances anglo-saxonnes est d’une imparable logique. Le pari des puissances de l’Axe, puissances essentiellement terrestres, ne pouvait être tenu. Lorsqu’ils ne s’appuient pas sur une énorme puissance économique, le courage et l’héroïsme ne peuvent rien dans un conflit moderne. Quelques décennies après la révolution industrielle, il apparaissait que le succès revenait moins aux gros bataillons et aux soldats les plus braves, mais aux nations capables de produire le plus de bateaux, d’avions et de tanks. Sur ce chapitre, les Etats-Unis étaient imbattables.

Craig L. Symonds, Histoire navale de la Seconde Guerre mondiale, Perrin, 2020, 994 pages, 29 €

L’extrait : « Les U-Boote s’adaptèrent en poussant plus au sud. Dönitz avait mis au point un protocole de ravitaillement en carburant de ceux de plus petite jauge, les type VII, en mer, grâce à des sous-marins pétroliers de 1 600 tonnes. » (p. 346)

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Littérature Recensions

Dictionnaire égoïste de la littérature mondiale

Éditeur ‏ : ‎ Grasset (11 septembre 2019)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 1248 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 224682074X
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2246820741
Poids de l’article ‏ : ‎ 1,37 Kilograms
Dimensions ‏ : ‎ 15.4 x 6 x 23.1 cm

Le propre d’un dictionnaire égoïste est la subjectivité. On ne s’étonnera donc pas de la préférence de l’auteur pour telle ou telle littérature. Mais dommage, par exemple, que la littérature des pays nordiques soit si peu présente. Mais le plus navrant – et qui, hélas, se voit comme le nez au milieu de la figure -, c’est le sectarisme dont C. Dantzig fait preuve à l’égard du catholicisme. Au milieu de tant d’érudition et de commentaires de haute volée, voilà un parti pris bien mal venu. L’auteur ne connaît pas d’autres fanatiques (voir l’article du même nom) que les Pères de l’Eglise (mais pas Mao ni Rosenberg !). Reste que ce Dictionnaire égoïste constitue une formidable approche des littératures du monde, surtout lorsqu’il s’agit de découvrir des écrivains aussi difficiles qu’un Faulkner ou un Joyce.

Charles Dantzig, Dictionnaire égoïste de la littérature mondiale, Grasset, 2019, 34.90 €

L’extrait : « C’est le romancier des empêchés de parler, Faulkner. Beaucoup d’ombres. Beaucoup d’alcooliques. Faulkner l’était. Beaucoup d’attardés, il ne l’était pas. Beaucoup de parlotes. Son Sud est un pays de paresseux bavards. » (p. 460)

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Histoire Recensions

La France d’hier

Éditeur ‏ : ‎ FLAMMARION (6 mars 2019)
Langue ‏ : ‎ Français
Poche ‏ : ‎ 468 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2081479427
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2081479425
Poids de l’article ‏ : ‎ 325 g
Dimensions ‏ : ‎ 10.8 x 2.3 x 17.9 cm

Ce Récit d’un monde adolescent (sous-titre) nous plonge dans la province profonde du début des Trente Glorieuses. Quelques années après viendront les bouleversements : religieux (concile Vatican II), économiques (société de consommation), sociétaux (Mai 68). Ce récit vivant, à hauteur d’adolescence et de jeunesse, relate le vécu des contemporains de cette époque, qui en quelques années ont vu s’effondrer un monde, espérant la venue d’une société plus fraternelle. Il n’a pas fallu longtemps pour voir les idéaux se fracasser contre le réel. Que s’est-il produit ? Comment est-on passé, en si peu de temps, d’un monde rural à une société basée sur l’individualisme et la consommation ? Comme écrit l’auteur en préface : « Ce livre voudrait faire comprendre « de l’intérieur » le climat d’une époque, ce que pouvait être la vie d’un jeune dans les années 1950 et 1960 et comment se sont nouées dans cette période des contradictions qui éclateront au grand jour en Mai 68. » (p. 17)

Jean-Pierre Le Goff, La France d’hier : Récit d’un monde adolescent des années 1950 à Mai 68, Stock, 2018, 465 pages, 21.50 €

L’extrait : « En ce sens, je me sens redevable à la société des années 1960 de m’avoir permis d’accéder à la littérature et à l’art sous la double modalité des livres de poche et des reproductions d’œuvres d’art. » (p. 246)

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Histoire Recensions

Les grandes erreurs de la Seconde Guerre mondiale

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (1 octobre 2020)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 320 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262081344
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262081348
Poids de l’article ‏ : ‎ 400 g
Dimensions ‏ : ‎ 14.5 x 2.5 x 21.2 cm

« Cet ouvrage a l’ambition de réfléchir sur quelques erreurs commise pendant un  terrible conflit qui s’est éternisé six années durant. » (p. 9) Par erreur, les auteurs entendent « des « actions regrettables », dont le résultat a déçu les attentes de leurs initiateurs. » (p. 10) Ils sont nombreux ces éléments dommageables qui font déraper une machine apparemment bien huilée. Tout était pensé, planifié et pourtant un grain de sable est parvenu à enrayer la belle mécanique. C’est ce qui s’est passé par exemple à Dieppe en 1942 lorsque les Canadiens sont venus buter sur des dépenses allemandes plus fortes que prévu. Ainsi, de 1939 – « L’apaisement, une erreur » – jusqu’à 1944 – « Market Garden : les dessous d’un ‘magnifique désastre’ » -, vingt opérations sont passés au crible qui démontrent qu’il peut y avoir très loin des intentions initiales des concepteurs à la réalisation finale. L’ambition était-elle trop élevée ? Les forces de l’ennemi sous-évaluées ? Ses propres capacités surévaluées ? Ces Grandes erreurs… permettent de réfléchir sur l’imprévisibilité de l’histoire.

Jean Lopez & Olivier Wierviorka (sous la dir.), Les grandes erreurs de la Seconde Guerre mondiale, Perrin, 2020, 313 pages, 20 €

L’extrait : « Finalement, le « miracle » de Dunkerque s’explique par la conjugaison de la vigoureuse célérité britannique avec une triple erreur d’appréciation allemande  […] » (p. 89)

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Actualités Recensions

Climat, la part d’incertitude

Éditeur ‏ : ‎ L’artilleur (2 novembre 2022)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 352 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2810011370
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2810011377
Poids de l’article ‏ : ‎ 400 g
Dimensions ‏ : ‎ 14 x 2.5 x 22 cm

Conseiller scientifique de Barak Obama, Steven Koonin fait partie de la cohorte de ceux qui ne parviennent pas à se faire une opinion arrêtée sur la question du réchauffement. Soyons précis : S. Koonin croit au réchauffement, donnée scientifiquement observable depuis nombre d’années. Oui, le climat a tendance à changer, la terre à se réchauffer et l’homme y est probablement pour quelque chose. Reste qu’il est quasiment impossible de distinguer ce qui, dans la question du réchauffement, procède des activités humaines ou provient d’un cycle naturel. Devant tant d’incertitudes, il est bien difficile d’avoir une opinion arrêtée. Reste que, alors que les climatologues optent pour la prudence, politiques et médias n’ont de cesse de grossir les menaces que pourrait engendrer un fort réchauffement. Cela s’appelle gouverner par la peur.

Steven E. Koonin, Climat, la part d’incertitude, L’Artilleur, 348 pages, 22 €

L’extrait : « Il est clair que les médias, les hommes politiques et souvent les rapports d’évaluation eux-mêmes déforment sans vergogne ce que dit la science concernant le climat et les catastrophes. […] La répétition constante de ces mensonges sur le climat et de bien d’autres les transforment en « vérités » acceptées. » (p. 255)

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Actualités Recensions

Un chemin de pensée

Les amis d’Alain de Benoist ont offert à ce dernier un ouvrage copieux, ensemble de « textes offerts à Alain de Benoist à l’occasion de son 80ème anniversaire ». Ce témoignage d’amitié est très beau mais, question, qui connaît Alain de Benoist, en dehors du cercle restreint de celles et ceux qui s’intéressent à l’histoire et au mouvement des idées ? Certains, incapable d’éviter la caricature, répondront : Alain de Benoist est le fondateur de la Nouvelle Droite. Sans plus se poser de questions, ils le rangeront à droite, très à droite même, ce qui n’est rien comprendre de la personnalité et de l’œuvre d’un intellectuel de très haut vol, auteur prolixe ayant derrière lui une centaine de livres, monument d’érudition, sorte de Pic de la Mirandole égaré dans une époque ignorante de la culture. La peste soit du monde médiatique, lequel s’obstine à faire silence sur un homme qui donne l’impression d’avoir tout lu sur quantité de sujets.

Collectif, Un chemin de pensée, édité par les Amis d’Alain de Benoist, 2023, 706 pages, 32 €

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Actualités Recensions

Le totalitarisme sans le goulag

Éditeur‏ : ‎Presses de la Cité (9 novembre 2023)
Langue ‏: ‎Français
Paperback ‏ : ‎ 272 pages
ISBN-10 ‏: ‎2258201640
ISBN-13 ‏: ‎978-2258201644
Poids de l’article‏ : ‎243 g
Dimensions : ‎12.2 x 2 x 21.2 cm

Vivons-nous librement ou sommes-nous dans l’illusion de la liberté ? Le régime diversitaire – appellation que l’auteur donne à notre système, le même qui privilégie les groupes revendicatifs minoritaires –a horreur de ceux qui osent lui résister. Pour maintenir à distance ces réfractaires, pas besoin de prisons ou de cliniques psychiatriques, comme dans l’Urss de jadis. De nos jours, c’est la mort sociale qui est promises à ceux qui osent défier le totalitarisme doux. Avec le brio qu’on lui connaît, Mathieu Bock-Côté analyse la réalité d’un mécanisme qui fait froid dans le dos. Heureux les doux, les non-conformistes et les résistants !

Mathieu Bock-Côté, Le totalitarisme sans le goulag, La Cité, 2023, 268 pages, 22 €

L’extrait : « Le régime diversitaire ne cache plus toutefois son aversion à l’endroit de certains partis et annonce même, en Europe occidentale comme en Amérique du Nord, de sévères représailles contre les peuples qui ne voteraient pas comme on leur dit de voter. » (p. 24)

 

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Histoire Recensions

Histoire d’une falsification : Vichy et la Shoah dans l’Histoire officielle et le discours commémoratif

Éditeur : ‎L’artilleur; Illustrated édition (25 janvier 2023)
Langue‏ : ‎ Français
Paperback : ‎ 324 pages
ISBN-10 ‏: ‎ 2810011540
ISBN-13 ‏: ‎ 978-2810011544
Poids de l’article : ‎ 450 g
Dimensions : ‎ 14.1 x 2.7 x 22 cm

Depuis le discours prononcé par Jacques Chirac en 1995 à l’occasion des cérémonies commémorant la rafle des juifs de juillet 1942, ce n’est plus seulement l’Etat français de Vichy qui est condamné, mais la France. L’Etat et le peuple français se trouvent désormais sur le banc des accusés. Pour ce faire, c’est-à-dire faire porter sur la France la responsabilité de la déportation des juifs (français et étrangers), l’action du général de Gaulle, celle du CNR et de la Résistance sont minimisées. Quant à l’occupation du pays par des troupes étrangères, c’est à peine si l’on en parle. L’’Etat français, lui, se trouve  curieusement réhabilité, comme si c’était lui qui assumait la continuité de la République et non ceux qui ont refusé l’asservissement du pays. Dans le discours qu’il a prononcé à Pithiviers le 17 juillet 2022, Emmanuel Macron enfonce le clou : ce ne sont plus les Allemands et Vichy qui ont livré les juifs, mais la France, incarnée par le régime de Pétain. La construction de ce récit historique contribue non pas à servir l’Histoire, mais l’idéologie de la repentance.

Jean-Marc Berlière, Emmanuel de Chambost, René Fiévet, Histoire d’une falsification – Vichy et la Shoah dans l’Histoire officielle et le discours commémoratif, L’Artilleur, 2023, 321 pages, 22 €

L’extrait : « Il faut donc s’efforcer de diluer les responsabilités en s’efforçant d’élargir cette faute des élites à celle de tout un peuple, et du pays dans son ensemble. Comme on le sait, mettre toute la faute sur le dos du peuple est le sport favori des élites françaises. » (p. 277)