Catégories
Histoire Recensions

La Révolte

Éditeur : ‎NOIR BLANC (2 mars 2023)
Langue‏ : ‎Français
Broché : ‎393 pages
ISBN-10 : ‎2882508301
ISBN-13 : ‎978-2882508300
Poids de l’article ‏: ‎534 g
Dimensions ‏: ‎15 x 2.6 x 23 cm

Ce livre, écrit à la première personne d’après le témoignage du personnage principal, Sergueï Soloviev, offre une peinture de la société russe de la guerre et de l’après-guerre (1941 à 1953, date de la mort de Staline) digne du plus haut intérêt. Nous suivons petit à petit les aventures d’un héros malgré lui qui, fait prisonnier par les Allemands regagne sa patrie à la fin de la guerre. Suspecté d’avoir pactisé avec les nazis, il est déporté dans le grand nord sibérien. Il a été l’investigateur d’une révolte qui a pris de cours les autorités. Lui et ses camarades déportés avaient fait l’impossible : défier le régime de fer soviétique. Honneur à eux !

Nikolaï KONONOV, La Révolte, Noir sur Blanc, 2019, 394 pages, 24.50 €

L’extrait : « J’avais déjà vérifié dans le code pénal, et je savais que, pour ceux qui n’avaient pas pris les armes, le point 12 du fameux article 58 s’appliquait : complicité. » (p. 285)

Catégories
Actualités Recensions

Le nouvel âge de la bêtise

ASIN‏ : B0C2C1TQK9
Éditeur : ‎L’OBSERVATOIRE (20 septembre 2023)
Langue‏ : Français
Broché‏ : ‎315 pages
ISBN-13‏ : ‎979-1032928646
Poids de l’article ‏:‎ 388 g
Dimensions‏ : ‎13.6 x 2.4 x 21.4 cm

Quel que soit le nom qu’on lui donne – sottise, stupidité, connerie…-, la bêtise continue à bien se porter. Le progrès, notamment via les réseaux sociaux, lui a donné un joli coup d’accélérateur. Dans cet essai enlevé, Pierre-André Taguieff la traque jusque dans ses ultimes recoins. Si, bien entendu, elle concerne tous les domaines, c’est dans le champ politique que l’auteur met toute son ardeur à la débusquer. La bêtise en matière politique, avec ce qu’elle suppose d’inculture, de mauvaise foi et d’aveuglement, constitue un sujet mouvant, aux contours pas toujours bien définis, mais en perpétuel mouvement. Selon son humeur, le lecteur pourra considérer comme navrant ou pittoresque le comportement de ces politiciens, écrivains ou philosophes que leur intelligence aiguisée n’empêche pas de sombrer dans la plus épaisse bêtise. Une lecture salutaire.

Pierre-André Taguieff, Le nouvel âge de la bêtise, L’Observatoire, 2023, 315 pages, 23 €

L’extrait : « Il est à la fois terriblement banal et toujours surprenant de voir des personnes intelligentes et de grande culture se montrer  aveugles devant des faits qui crèvent les yeux, se soumettre à des idées reçues et se conduire comme des imbéciles dans leurs actions politiques. » (p.293-294)

Catégories
Portraits Recensions

Pierre Messmer, le dernier gaulliste

Éditeur ‏: ‎Perrin (19 mars 2020)
Langue‏ : Français
Broché‏ : ‎448 pages
ISBN-10‏ : ‎ 2262079285
ISBN-13‏ : ‎ 978-2262079284
Poids de l’article‏ : ‎ 590 g
Dimensions ‏: ‎15.5 x 3.5 x 24 cm

Frédéric Turpin a dressé le portrait d’un gaulliste historique, un des premiers à rejoindre de Gaulle à Londres dès juin 1940, un fidèle serviteur de l’Etat qui n’hésitait pas à vouer aux gémonies la tambouille politicienne. Ce Pierre Messmer est donc la biographie on ne peut plus traditionnelle, allant d’étape en étape, de la victoire surprise de Bir Hakeim à la nomination de Premier ministre de G. Pompidou. Durant sa carrière, P. Messmer a donné l’image d’un honnête homme, un serviteur fidèle et zélé, un patriote soucieux de la grandeur et de l’unité de son pays. L’auteur ne manque pas une occasion pour signifier combien les combinaisons politiques étaient étrangères à Pierre Messmer. Il y a toujours chez lui cette réserve et ce quant-à-soi qui lui permettent de prendre hauteur et distance… jusque dans ses relations avec le général de Gaulle. Le livre de F. Turpin dresse le portrait tout en finesse de l’humble serviteur qui a été plus souvent le jouet du destin qu’il n’a orienté ce dernier.

Frédéric Turpin, Pierre Messmer, le dernier gaulliste, Perrin, 2020, 444 pages ,25 €

L’extrait : « Ses propos se font également très critiques contre les « eurocrates » de Bruxelles et la gouvernance européenne qui manquent de légitimité démocratique. » (p. 345)

Catégories
Actualités Recensions

Autodafés – L’art de détruire les livres

Éditeur‏ : ‎ Presses de la Cité (26 août 2021)
Langue‏ : ‎ Français
Broché : ‎ 176 pages
ISBN-10 : ‎ 2258197066
ISBN-13 : ‎ 978-2258197060
Poids de l’article‏ : ‎ 232 g
Dimensions : ‎ 12.2 x 1.9 x 21.1 cm

Il existe quantité d’autres moyens  que le feu grâce auxquels on peut enlever à un livre tout moyen d’existence : il suffit par exemple de ne lui donner aucune publicité, de faire comme s’il n’existait pas. On peut aussi calomnier l’auteur, réduire à rien son travail en disant qu’il n’est pas sérieux. Bref, rien n’est plus facile que d’empêcher un livre de vivre sa vie. Dans Autodafés, Michel Onfray recense six ouvrages récents qui ont eu la malchance de subir une censure alimentée par la mauvaise foi et la malhonnêteté. Le plus connu des six est peut-être L’archipel du Goulag, le livre-événement de Soljenitsyne publié en France en 1974. Il est triste de constater que lorsque des hommes courageux veulent crier au monde la vérité, il s’en trouve d’autres qui, eux, ne courent aucun risque, pour les discréditer. Pour Onfray, le coupable est un gauchisme culturel qui préfère le tribunal de l’Inquisition à la disputatio médiévale.

Michel Onfray, Autodafés, Les Presses de la Cité, 2021, 201 pages, 19 €

L’extrait : « Autodafés propose un exercice pratique : regarder comment des livres essentiels pour établir la vérité ont été torpillés afin d’éviter que leurs véritables messages ne soient délivrés. » (p. 26)

Catégories
Histoire Recensions

Opération Z

Éditeur ‏ : ‎ MAX MILO; Max Milo Editions ed. (30 août 2022)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 432 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2315010373
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2315010370
Poids de l’article ‏ : ‎ 490 g
Dimensions ‏ : ‎ 14.5 x 3.3 x 20.5 cm

Jacques Baud, ancien officier supérieur dans l’armée suisse, donne des clés afin de mieux comprendre l’origine du conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine. Les buts de guerre russes font l’objet de longs développements. Ceux-ci ne visent pas à l’invasion d’un pays limitrophe, autrefois pièce essentielle de l’empire soviétique, mais la protection des populations russophones et à faire de l’Ukraine un pays démilitarisé. L’auteur examine quantité de sujets, trop légèrement et rapidement évoqués par les experts et journalistes qui se succèdent sur les plateaux de télévision. Qu’est-ce qui se cache par exemple sous l’expression « néo-nazis ukrainiens », mot-valise désignant des groupes  ultra-nationalistes ? Néanmoins, publié à la fin de 2022, Opération Z, à l’orientation nettement russophile, tire des conclusions que le temps n’a pas validées.

Jacques Baud, Opération Z, Max Milo, 2022, 432 pages, 21.90 €

L’extrait : « Depuis 2014, l’objectif des Etats-Unis était d’isoler la Russie de la communauté internationale. En réalité, les pays occidentaux se sont isolés du reste du monde. » (p. 431)

Catégories
Biographies Recensions

Richard III

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (14 avril 2022)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 504 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262087075
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262087074
Poids de l’article ‏ : ‎ 690 g
Dimensions ‏ : ‎ 15.6 x 3.5 x 24.1 cm

Richard III (1452-1485) traîne depuis des siècles une réputation peu flatteuse, forgée non par des historiens, non par des observateurs impartiaux, mais par des écrivains, Shakespeare  en tête, lesquels ont fait de Richard III un roi accumulant tous les défauts. Il fallait rétablir la vérité, ce que fait Georges Minois. Courageux, excellent administrateur, soucieux des droits du Parlement, pieux et vertueux, le roi Richard s’est révélé bon souverain. Reste qu’une légende noire s’est emparée du personnage. Il convenait qu’un historien reprenne le dossier et réhabilite ce roi maudit. Au-delà de la biographie du roi Richard, Georges Minois dresse un panorama passionnant de l’Angleterre au temps de la guerre des Deux Roses. Comme de coutume, Georges Minois a effectué là un travail impeccable, la magistrale synthèse d’un thème trop peu exploré en France.

Georges Minois, Richard III : Le Roi Maudit ?, Perrin, 2022, 504 pages, 25 €

L’extrait : « Mais la difficulté principale vient du fait que dès le départ le personnage de Richard III a été façonné non par des historiens mais par des gens de lettres, qui l’ont jugé sous l’angle de la morale  […] » (p. 463)

Catégories
Histoire Recensions

Histoire navale de la Seconde Guerre mondiale

Éditeur ‏ : ‎ Perrin; Illustrated édition (15 octobre 2020)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 1008 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262080054
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262080051
Poids de l’article ‏ : ‎ 1,2 Kilograms
Dimensions ‏ : ‎ 16.7 x 4 x 24.1 cm

Craig Symonds s’est penché sur la guerre navale, avec ses différents théâtres d’opérations : Atlantique, Méditerranée, Océan Pacifique pour l’essentiel. De bout en bout passionnant, facile à lire, découpé en des chapitres mettant en avant la géographie, cette Histoire navale tient toutes ses promesses. En prenant un peu de surplomb, on peut dire que la victoire finale des puissances anglo-saxonnes est d’une imparable logique. Le pari des puissances de l’Axe, puissances essentiellement terrestres, ne pouvait être tenu. Lorsqu’ils ne s’appuient pas sur une énorme puissance économique, le courage et l’héroïsme ne peuvent rien dans un conflit moderne. Quelques décennies après la révolution industrielle, il apparaissait que le succès revenait moins aux gros bataillons et aux soldats les plus braves, mais aux nations capables de produire le plus de bateaux, d’avions et de tanks. Sur ce chapitre, les Etats-Unis étaient imbattables.

Craig L. Symonds, Histoire navale de la Seconde Guerre mondiale, Perrin, 2020, 994 pages, 29 €

L’extrait : « Les U-Boote s’adaptèrent en poussant plus au sud. Dönitz avait mis au point un protocole de ravitaillement en carburant de ceux de plus petite jauge, les type VII, en mer, grâce à des sous-marins pétroliers de 1 600 tonnes. » (p. 346)

Catégories
Littérature Recensions

Dictionnaire égoïste de la littérature mondiale

Éditeur ‏ : ‎ Grasset (11 septembre 2019)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 1248 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 224682074X
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2246820741
Poids de l’article ‏ : ‎ 1,37 Kilograms
Dimensions ‏ : ‎ 15.4 x 6 x 23.1 cm

Le propre d’un dictionnaire égoïste est la subjectivité. On ne s’étonnera donc pas de la préférence de l’auteur pour telle ou telle littérature. Mais dommage, par exemple, que la littérature des pays nordiques soit si peu présente. Mais le plus navrant – et qui, hélas, se voit comme le nez au milieu de la figure -, c’est le sectarisme dont C. Dantzig fait preuve à l’égard du catholicisme. Au milieu de tant d’érudition et de commentaires de haute volée, voilà un parti pris bien mal venu. L’auteur ne connaît pas d’autres fanatiques (voir l’article du même nom) que les Pères de l’Eglise (mais pas Mao ni Rosenberg !). Reste que ce Dictionnaire égoïste constitue une formidable approche des littératures du monde, surtout lorsqu’il s’agit de découvrir des écrivains aussi difficiles qu’un Faulkner ou un Joyce.

Charles Dantzig, Dictionnaire égoïste de la littérature mondiale, Grasset, 2019, 34.90 €

L’extrait : « C’est le romancier des empêchés de parler, Faulkner. Beaucoup d’ombres. Beaucoup d’alcooliques. Faulkner l’était. Beaucoup d’attardés, il ne l’était pas. Beaucoup de parlotes. Son Sud est un pays de paresseux bavards. » (p. 460)

Catégories
Histoire Recensions

La France d’hier

Éditeur ‏ : ‎ FLAMMARION (6 mars 2019)
Langue ‏ : ‎ Français
Poche ‏ : ‎ 468 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2081479427
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2081479425
Poids de l’article ‏ : ‎ 325 g
Dimensions ‏ : ‎ 10.8 x 2.3 x 17.9 cm

Ce Récit d’un monde adolescent (sous-titre) nous plonge dans la province profonde du début des Trente Glorieuses. Quelques années après viendront les bouleversements : religieux (concile Vatican II), économiques (société de consommation), sociétaux (Mai 68). Ce récit vivant, à hauteur d’adolescence et de jeunesse, relate le vécu des contemporains de cette époque, qui en quelques années ont vu s’effondrer un monde, espérant la venue d’une société plus fraternelle. Il n’a pas fallu longtemps pour voir les idéaux se fracasser contre le réel. Que s’est-il produit ? Comment est-on passé, en si peu de temps, d’un monde rural à une société basée sur l’individualisme et la consommation ? Comme écrit l’auteur en préface : « Ce livre voudrait faire comprendre « de l’intérieur » le climat d’une époque, ce que pouvait être la vie d’un jeune dans les années 1950 et 1960 et comment se sont nouées dans cette période des contradictions qui éclateront au grand jour en Mai 68. » (p. 17)

Jean-Pierre Le Goff, La France d’hier : Récit d’un monde adolescent des années 1950 à Mai 68, Stock, 2018, 465 pages, 21.50 €

L’extrait : « En ce sens, je me sens redevable à la société des années 1960 de m’avoir permis d’accéder à la littérature et à l’art sous la double modalité des livres de poche et des reproductions d’œuvres d’art. » (p. 246)

Catégories
Histoire Recensions

Les grandes erreurs de la Seconde Guerre mondiale

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (1 octobre 2020)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 320 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262081344
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262081348
Poids de l’article ‏ : ‎ 400 g
Dimensions ‏ : ‎ 14.5 x 2.5 x 21.2 cm

« Cet ouvrage a l’ambition de réfléchir sur quelques erreurs commise pendant un  terrible conflit qui s’est éternisé six années durant. » (p. 9) Par erreur, les auteurs entendent « des « actions regrettables », dont le résultat a déçu les attentes de leurs initiateurs. » (p. 10) Ils sont nombreux ces éléments dommageables qui font déraper une machine apparemment bien huilée. Tout était pensé, planifié et pourtant un grain de sable est parvenu à enrayer la belle mécanique. C’est ce qui s’est passé par exemple à Dieppe en 1942 lorsque les Canadiens sont venus buter sur des dépenses allemandes plus fortes que prévu. Ainsi, de 1939 – « L’apaisement, une erreur » – jusqu’à 1944 – « Market Garden : les dessous d’un ‘magnifique désastre’ » -, vingt opérations sont passés au crible qui démontrent qu’il peut y avoir très loin des intentions initiales des concepteurs à la réalisation finale. L’ambition était-elle trop élevée ? Les forces de l’ennemi sous-évaluées ? Ses propres capacités surévaluées ? Ces Grandes erreurs… permettent de réfléchir sur l’imprévisibilité de l’histoire.

Jean Lopez & Olivier Wierviorka (sous la dir.), Les grandes erreurs de la Seconde Guerre mondiale, Perrin, 2020, 313 pages, 20 €

L’extrait : « Finalement, le « miracle » de Dunkerque s’explique par la conjugaison de la vigoureuse célérité britannique avec une triple erreur d’appréciation allemande  […] » (p. 89)