Vers la guérison et le renouveau: les abus sexuels sur des mineurs
Si le titre ne veut pas dire grand-chose en lui-même, il suffit de lui accoler le sous-titre pour voir immédiatement de quoi il en retourne : « Les abus sexuels sur des mineurs ». Ce livre tombe à pic car il montre, si besoin était, la voie prise par l’Eglise pour mettre un terme à un scandale qui a mené la vie dure à sa réputation. Alors que la renonciation à sa charge par le pape Benoît XVI n’en finit pas d’étonner le monde, comment ne pas évoquer le travail de purification opéré par l’Eglise sous l’égide du Souverain Pontife ? Des scandales nombreux et innommables, aux Etats-Unis, en Irlande, en Autriche, etc. ont terni la crédibilité de l’Eglise. Le manque de discernement et de courage a coûté cher à de nombreux diocèses.
Beaucoup de prêtres et de religieux ont trahi leur vocation et l’exigence du Christ à respecter l’enfance et l’innocence. Sous l’accusation des victimes, des diocèses paient encore pour cette politique d’aveuglement Des prêtres ont été condamnés à de nombreuses années de prison. Pour mettre fin à ce scandale, le pape Benoît XVI a su frapper fort, de façon à purger l’Eglise de tous ces péchés contre la chair et l’esprit. Mais cela ne suffit pas. Comment prévenir de nouveaux scandales, éviter la récidive, aider les victimes et protéger d’eux-mêmes les coupables ? Le symposium qui s’est tenu à Rome il y a un an, à l’Université pontificale grégorienne, a réuni de nombreux représentants d’instances ecclésiales. Les objectifs étaient clairs : « donner la parole aux victimes, favoriser une culture de l’écoute des personnes, faire connaître ce qu’il est possible de faire pour protéger les personnes les plus vulnérables. » Les contributions collectées dans ce volume reprennent les interventions les plus marquantes de la rencontre romaine. Les questions abordées sont très diverses. Signalons, entre autre, la recherche de la vérité dans les cas d’abus sexuels (Mgr Scicluna), Internet et la pornographie (G. McGlone) ou le véritable coût de la crise (M. Bemi). Chacun des textes montre une liberté de ton dont on n’était pas toujours habitué. Une crise d’une telle gravité ne peut se régler dans les faux-semblants et les demi-mesures ; tout doit être dit, et franchement ! La liberté de ton dont usent les intervenants atteste que chacun a bien pris conscience que tout devait être fait afin de régler le problème en son cœur. Une opération salutaire.
Collectif, Vers la guérison et le renouveau : les abus sexuels sur des mineurs, Le Cerf, 2013, 320 pages, 20 €