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Histoire Recensions

Koursk 1943

Broché : 336 pages
Editeur : Perrin (1 mars 2018)
Collection : Domaine étranger
Langue : Français
ISBN-10 : 2262071217
ISBN-13 : 978-2262071219
Dimensions : 15,4 x 2,7 x 21,5 cm

Tout un pan de l’historiographie contemporaine a déjà revisité cette gigantesque confrontation. Jusqu’à ces années passées régnaient deux discours. Côté soviétique était poussé un chant de victoire, la stratégie mise au point par la Stavka (le GQG de l’Armée rouge) était considérée comme la plus à même de briser l’échine de la Wehrmacht. Son de cloche assez similaire en Occident où l’on pensait comme suicidaire l’idée d’Hitler d’attaquer du fort au fort. Le résultat de la bataille semblait donner raison à ces appréciations puisqu’à partir de l’été 43 l’Armée allemande perd définitivement l’initiative sur le front russe. Roman Töppel dresse un bilan plus mesuré du gigantesque affrontement qu’a été la bataille de Koursk. Incontestable victoire stratégique soviétique, la bataille montra une fois de plus les qualités opérationnelles et manœuvrières de l’Armée allemande. Le total des pertes est accablant pour l’Armée rouge qui, pour un char allemand détruit, en perdait cinq ou six. Bataille mythique mais non décisive, Koursk apparaît comme le modèle de la bataille dite d’attrition. A ce jeu-là, l’Allemagne ne pouvait pas sortir vainqueur.

Roman Töppel, Koursk 1943, Perrin, 2018, 303 pages, 21 €

 

L’extrait : « A force de vouloir démolir le « mythe de la Wehrmacht », entreprise qui fut salutaire, l’on a fini par oublier ce qui faisait l’étonnante efficacité de l’armée du Troisième Reich ». (J. Lopez, introduction, p. 11)

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Histoire Recensions

La véritable histoire des douze Césars

Broché : 416 pages
Editeur : Perrin (5 septembre 2019)
Langue : Français
ISBN-10 : 2262074380
ISBN-13 : 978-2262074388
Dimensions : 14,2 x 3,5 x 21,1 cm

Marchant sur les pas de Suétone, Virginie Girod revisite l’histoire des premiers empereurs romains. Ce travail de rafraîchissement rend plus actuelle cette histoire de pouvoir qui se déroule sur un siècle dans ce qui constitue le cœur de ce fabuleux Empire romain, quasiment au zénith de sa puissance. Les douze portraits d’empereurs, d’Auguste à Domitien, nous plongent dans la Rome de la lutte et de la conservation du pouvoir, une Rome cruelle où la vie des puissants demeure sans cesse à la merci de coups bas et de trahisons. Le style nerveux de l’auteur rend cette galerie de portraits très actuels. La véritable histoire des douze Césars peut se lire comme une réflexion sur le pouvoir. La lutte acharnée pour sa conquête et le destin de chacun de ces douze empereurs montre la véracité du dicton selon lequel la Roche Tarpéienne est proche du Capitole. Au final, Virginie Girod donne à voir, autant qu’à lire, une Rome de sexe et de sang.

Virginie Girod, La véritable histoire des douze Césars, Perrin, 2019, 413 pages, 24 €

 

L’extrait : « L’empereur se trouve à une place intermédiaire entre les hommes et les dieux. Comment garder les pieds sur terre dans cet espace symbolique où personne ne peut vous rejoindre ? » (p. 14)

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Histoire Recensions

Les vérités cachées de la guerre d’Algérie

Broché : 416 pages
Editeur : Fayard (24 octobre 2018)
Collection : Divers Histoire
Langue : Français
ISBN-10 : 221367129X
ISBN-13 : 978-2213671291
Dimensions : 15,3 x 2,8 x 23,5 cm

Jean Sévillia a écrit un livre passionnant, aisé à lire, usant de force pédagogie. Comment ne pas louer un livre éclairant à ce point les rivalités existant parmi les divers mouvements indépendantistes, les velléités putchistes des partisans de l’Algérie française, le froid réalisme du général de Gaulle devenu entre-temps chef de l’Etat (1958) et ainsi de suite ? Sous la plume de Jean Sévillia, tout paraît limpide. Grâce à son éclairage, les événements qui semblaient enchevêtrés et complexes deviennent accessibles et aisément compréhensibles. Pour l’histoire commune de la France et de l’Algérie, ce sont bien sûr les derniers chapitres qui comptent le plus car les conclusions de la guerre continuent d’influencer les relations bilatérales. Malgré les incompréhensions et le triste sort fait aux rapatriés, la France s’est délestée d’un boulet qui risquait de lui faire rater l’entrée dans le formidable essor économique des Trente Glorieuses. En Algérie, l’amère réalité a triomphé des idéaux indépendantistes. Une caste, adossée sur l’armée, s’est emparée du pouvoir pour ne plus le lâcher.

Jean Sévillia, Les vérités cachées de la guerre d’Algérie, Fayard, 2018, 415 pages, 23 €

L’extrait : « Le fond de l’affaire, décidément, est que de Gaulle veut en finir à tout prix. » (p. 310)

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Histoire Recensions

Histoire économique de Vichy

Broché : 500 pages
Editeur : Perrin (7 septembre 2017)
Langue : Français
ISBN-10 : 2262035652
ISBN-13 : 978-2262035655
Dimensions : 15,5 x 3 x 24 cm

Il est un aspect de l’Etat français (1940-1944) qui a été peu évoqué jusqu’à présent, il s’agit de la vie économique. Ce manque vient d’être comblé par une équipe de trois jeunes historiens, auteurs de cette excellente étude. Comme l’écrivent les auteurs, « la collaboration économique […] a servi les intérêts de l’Allemagne nazie, sous couvert de bien maigres contreparties. » (p. 115). Ce que l’on savait moins, sans totalement l’ignorer, les trois auteurs l’évoquent à satiété : une certaine forme de revanche idéologique prise par les tenants de l’ordre ancien sur la France du Front populaire, la spoliation des entreprises et des biens détenus par les Français de confession juive… Les auteurs ne versent pas dans le manichéisme. Leur typologie des collaborations est éclairante qui distingue le collaborationnisme économique, la collaboration-profit et la collaboration-survie. De même précisent-ils qu’à Vichy il y avait tout un monde entre les tenants de la France rurale traditionnelle, que l’Etat français voulait remettre sur le devant de la scène, des jeunes loups de la finance et de l’économie qui ont su prendre des décisions qui durent encore (le P-D. G date de l’époque).

Fabrice Grenard, Florent Le Bot, Cédric Perrin, Histoire économique de Vichy, Perrin, 2017, 440 pages, 27 €

L’extrait : « La collaboration économique a servi les intérêts de l’Allemagne nazie sous couvert de bien maigres contreparties. » (p. 115)

 

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Biographies Recensions

Raspoutine

Broché : 352 pages
Editeur : Perrin (3 novembre 2016)
Collection : Biographie
Langue : Français
ISBN-10 : 2262040656
ISBN-13 : 978-2262040659
Dimensions : 14,1 x 3 x 21,1 cm

Longue barbe hirsute, regard magnétique, tout habillé de noir, Raspoutine incarnait l’image du mal, la représentation vivante d’un démon qui allait entraîner les Romanov dans sa chute, un régime vieux de trois siècles. Le livre d’Alexandre Sumpf ne ressemble en rien à une biographie classique. Certes, l’auteur parsème son récit d’éléments biographiques mais ces derniers comptent moins que ce que la légende et les arts, en particulier le cinéma, ont dit de Raspoutine. Il ne convient pas d’attribuer à Raspoutine un rôle plus important qu’il n’était dans la déréliction du régime impérial. Certes, Raspoutine exacerba le mysticisme de l’impératrice Alexandra et coupa un peu plus Nicolas II des réalités mais si le régime est tombé aussi facilement, c’est que le ver était dans le fruit depuis longtemps, bien avant que Raspoutine exerçât quelque influence. Il n’en reste pas moins que dans cette atmosphère de fin d’un monde que sont les dernières années du régime tsariste, Raspoutine se voit comme un homme béni par Dieu de façon particulière (p. 111).

Alexandre Sumpf, Raspoutine, Perrin, 2016, 343 pages, 23€

L’extrait : « Au terme de quatre-vingts ans de représentation à l’écran, Raspoutine a donc fini par figurer le mal absolu, entre satanisme et magie noire… » (p. 299)

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Actualités Recensions

La philosophie devenue folle

Broché : 400 pages
Editeur : Grasset (19 septembre 2018)
Collection : essai français
Langue : Français
ISBN-10 : 2246811937
ISBN-13 : 978-2246811930
Dimensions : 14 x 2,6 x 20,5 cm

La lecture du livre de Jean-François Braunstein nous introduit dans un monde de fous. Il faut avoir le corps et l’esprit bien accrochés quand on sait à quelles extrémités des dingues veulent mener le monde. Comme chez ces apprentis sorciers il n’y a plus de limites, tout devient possible : Faire l’amour avec un animal, pas de problème ! Vous faire couper un membre qui vous gêne, pourquoi pas ! Quant au genre, masculin ou féminin, bah ! il a peu d’importance au final. Enfin, au bout du chemin, il faut s’occuper de faire mourir l’autre dans la dignité, en déterminant si sa vie doit se prolonger parce qu’elle ne vaut peut-être pas la peine d’être vécue. C’est le meilleur des mondes dans sa version trash, un monde ayant jeté par-dessus bord des siècles de civilisation, un monde impitoyable à l’égard des plus faibles, voilà ce que décrit et annonce J.-F. Braunstein. Que proposent les docteurs Frankenstein dont l’auteur décrit les travaux ? Tout simplement renverser l’ordre du monde. Au catalogue de leurs idées : la possibilité de dépasser le masculin et le féminin pour inventer son propre genre, donner toujours plus de droits aux animaux, banaliser les morts en disant qui a le droit oui pas de vivre. Merci à J.-F. Braustein de nous avertir du danger.

Jean-François Braunstein, La philosophie devenue folle, Grasset, 2018, 394 pages, 20.90 €

L’extrait : « Amputomanie, zoophilie, eugénisme, ce n’est là qu’un petit échantillon des questions qui se posent lorsque sont changées radicalement les définitions du sexe et du corps, lorsqu’est effacée la frontière entre l’homme et l’animal, lorsqu’on admet que toutes les vies n’ont pas la même valeur. » (p. 12)

 

 

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Biographies Recensions

Sophie de Habsbourg

Broché : 250 pages
Editeur : Perrin (25 janvier 2018)
Collection : Perrin biographie
Langue : Français
ISBN-10 : 226206539X
ISBN-13 : 978-2262065393
Dimensions : 14,2 x 2,7 x 21 cm

Dans cette biographie enlevée de Sophie de Habsbourg, on voit à quel point il peut être difficile à un roi, à un empereur, de se dégager des idées de son entourage. Mal mariée, Sophie de Habsbourg, princesse bavaroise d’origine, eut tôt fait de reporter son ambition sur l’aîné de ses fils, François-Joseph, destiné à avoir un très long règne. Réactionnaire, sensible aussi bien à l’idée nationale qu’à la démocratie, Sophie n’eut de cesse de mettre en avant la sauvegarde des monarchies autoritaires. Pour elle, les nations ne comptaient guère ; ce qui primait c’était l’idée que le pouvoir monarchique devait l’emporter et que s’il avait été battu en brèche il fallait avant tout le restaurer. Chez l’impératrice douairière, c’était plus qu’un souci : une obsession. Quant à Sissi, belle-fille de Sophie, Jean-Paul Bled est assez critique à son égard. On a fait de Sissi, écrit-il, une princesse moderne, « une sorte d’ancêtre de lady Diana » (p. 270). C’est oublier un peu vite qu’une impératrice, une reine ou une princesse ne s’appartiennent pas parce que leur devoir est d’incarner une idée et un principe qui dépassent de très loin leur personne.

Jean-Paul Bled, Sophie de Habsbourg, Perrin, 2018, 303 pages, 23 €

L’extrait : « Tout l’engagement de Sophie est précisément dicté par une haute conception  du principe monarchique jusqu’à son propre détriment. » (p. 268)

 

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Recensions Religion

Islamologie et monde islamique

Broché : 432 pages
Editeur : Les éditions du Cerf (10 juin 2016)
Collection : Religions
Langue : Français
ISBN-10 : 2204104361
ISBN-13 : 978-2204104364
Dimensions : 15,5 x 3,2 x 24 cm

Il faut saluer ce livre,  sa hauteur de vue, bien loin de l’habituel prêt-à-penser déversé par une machine médiatique davantage prompte à l’emballement qu’à une réflexion sur le long terme. La spécialiste qu’est Marie-Thérèse Urvoy dit ce qu’est l’islam et ce qu’il n’est pas. Elle entend l’islam au sens de religion, bien avant l’Islam civilisation. L’énoncé de quelques têtes de chapitre donne le ton d’emblée : Vertu éthique et morale islamique, le statut de la femme en islam, la notion de communauté, etc. Les relations islamo-chrétiennes occupent plusieurs chapitres… dans lesquelles l’auteur n’hésite pas à pointer la naïveté de certains professionnels du dialogue, persuadés que, tout compte fait, le fossé entre islam et christianisme n’est pas aussi grand qu’on le dit. Dernière chose, et pas la moindre : l’auteur n’est visiblement pas adepte de la langue de bois. Elle entend démontrer le caractère totalisant de l’islam, religion qui embrasse d’un même coup sphère publique et sphère privée. Si la religion islamique nécessite le respect, on peut penser, comme l’auteur, qu’il existe entre elle et le christianisme d’irréductibles différences.

Marie-Thérèse Urvoy, Islamologie et monde islamique, Cerf, 2016, 431 pages, 34€

L’extrait : « Enfin il faut dire avec force qu’il n’y a pas de différence de nature entre ce que les médias appellent « islamistes modérés » et islamiste tout court, ou islamistes violents. La seule différence est de méthode […] » (p. 204)

 

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Histoire Recensions

Barbarossa : 1941 – La guerre absolue

Broché : 956 pages
Editeur : Passés Composés (28 août 2019)
Collection : Hors collection Passés composés
Langue : Français
ISBN-10 : 2379331863
ISBN-13 : 978-2379331862
Dimensions : 16,6 x 5,2 x 24,3 cm

Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri viennent de publier ce qui se fait de mieux en matière d’histoire militaire. En un gros volume de près de 900 pages, ils revisitent de façon magistrale la campagne menée en 1941 en Union Soviétique. C’est de superlatifs qu’il faut user à propos d’un tel chef d’œuvre. Sous-titré 1941. La guerre absolue, on a envie d’écrire : voici le livre qui épuise le sujet et dont on imagine mal ce qui pourrait le dépasser ou le surpasser. Les opérations militaires font évidemment l’objet d’une étude fouillée, montrant à satiété qu’en dépit de succès tactiques magistraux, l’invasion du territoire soviétique fut loin d’être une promenade militaire pour les Allemands. Nombreuses ont été publiées des études relatives à cette titanesque campagne. Cependant, ce Barbarossa innove par bien des aspects. En mettant l’accent sur les aspects logistique, idéologique et géographique du conflit, les auteurs démontrent de façon implacable que, non seulement la Wehrmacht n’a pas gagné mais qu’elle ne pouvait tout simplement pas vaincre le colosse russe. De cette lutte à mort entre les deux totalitarismes ressort l’idée qu’à cette époque la vie d’un homme ne valait pas cher. Ce Barbarossa, une mise en scène de l’Apocalypse.

Jean Lopez & Lasha Otkhmezuri, Barbarossa, Passés Composés, 957 pages, 31 €

L’extrait : « En réalité, il n’existe aucune raison stratégique ou militaire impérieuse d’attaquer en 1941 une Union soviétique ligotée par sa propre paranoïa anti-occidentale, en pleine restructuration militaire et disposée, tant qu’elle en profite,  continuer son compagnonnage avec le Reich. » (p. 172)

 

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Actualités Recensions

La guerre au français

Broché : 130 pages
Editeur : Les éditions du Cerf (23 mars 2018)
Collection : ACTUALITE
Langue : Français
ISBN-10 : 2204126764
ISBN-13 : 978-2204126762
Dimensions : 12,6 x 1,3 x 19,6 cm

Le livre un peu coup de gueule de Marie-Hélène Verdier tombe à pic tant la langue de Molière risque de partir en capilotade si l’on n’y prend garde. Il n’est qu’à entendre le discours propagé sur les ondes, à la télévision, à la radio, pour constater les dommages irréparables qui lui ont été causés. Certains intellectuels de la trempe d’un Renaud Camus ou d’un Alain Finkielkraut tentent bien de réagir, mais il est presque trop tard. Inculture, mauvais usage et conformisme s’allient dans ce qui s’apparente à une déconstruction. Regardez, par exemple, à quel point la mode des « c’est vrai que », « en fait » et autres « du coup » ont affadi les singularités d’une langue célèbre et célébrée pour son art de la nuance et la richesse de son vocabulaire. A cela il faut ajouter, ce que fait brillamment Marie-Hélène Verdier, les ravages créés par le langage dit inclusif, cette manie grotesque de féminiser des mots qui, durant des siècles, étaient englobants. L’auteur de ce petit livre montre, si besoin était, que l’idéologie ne fait jamais bon ménage avec les subtilités d’une langue.

Marie-Hélène Verdier, La guerre au français, Cerf, 2018, 133 pages, 12 €

L’extrait : « Et pas trop d’éveil : c’est du temps perdu. Les enfants ne le sont que trop, éveillés. A l’école, on transmet. » (p. 118)