Tout commence au début des années 1500 lorsque des navigateurs français et espagnols abordent les rivages de ces terres inconnues au climat rude, immensités forestières vides d’habitants faisant dire à un explorateur ibérique que « par ici, il n’y a rien » (« acà nada »). L’histoire du Canada peut se lire de plusieurs façons. Nation jeune et privilégiée par la nature, héritière d’une histoire mouvementée, elle dispose d’énormes potentialités. On peut aussi dire que l’histoire du Canada, notamment en ses débuts, jusqu’au traité de Paris de 1763, est l’histoire d’un gâchis, la France du roi Louis XV n’ayant jamais cru en l’avenir de ces « quelques arpents de neige ». Alors que les Anglais voyaient grand et loin, les Français donnaient la priorité à la sédentarité, préférant leur clocher aux pays lointains. L’identité du Canada a mis du temps à se fixer, tiraillée qu’elle était entre deux cultures. Pays jeune et moderne, le Canada risque de peser de plus en plus dans la géopolitique mondiale, avec son sous-sol riche, l’immensité du territoire et sa position stratégique enviée. Au terme de cette très réussie « biographie d’une nation », le Canada s’impose comme un pays d’avenir.
Daniel de Monplaisir, Histoire du Canada, Perrin, 2019, 491 pages, 25 €
Extrait : « Le Canada reste néanmoins un pays jeune, à la fois embarrassé d’une histoire complexe et cependant ouvert, plus que d’autres, au ‘champ des possibles’. » (p. 453)