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Biographies Recensions

Goering

Éditeur ‏ : ‎ Perrin; Illustrated édition (9 juin 2022)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 421 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262101027
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262101022
Poids de l’article ‏ : ‎ 880 g
Dimensions ‏ : ‎ 16.4 x 3.2 x 21 cm

Goering, aviateur courageux durant le premier conflit mondial, ne ressemble pas à l’image du nazi que l’on a en tête. Cela, « c’est la face humaine de l’homme, […] qui a connu les horreurs de la guerre, qui veut voir grandir sa fille, qui aimerait jouir en paix de ses richesses, qui a tiré toutes les conclusions du fait que sa Luftwaffe n’est pas encore prête pour un conflit d’envergure. » (p. 164) Mais Goering est un être faible, veule, tremblant de peur à l’idée de déplaire à son patron. C’est un suiviste, un suiviste dangereux, qui ne fait rien pour retenir les velléités guerrières d’Adolf Hitler. C’est aussi et surtout un dilettante qui fuit le réel. L’auteur consacre des pages entières à montrer l’incompétence de Goering, une incapacité qui a coûté cher à l’Armée allemande. L’incompétence est de peu de poids par rapport à la responsabilité morale de ce morphinomane invétéré, pilleur d’œuvres d’art enrichi grâce au sang des peuples conquis. Satrape servile et vaniteux, Goering ressemblait à la plupart des chefs nazis : un médiocre sans scrupules ni conscience.

François Kersaudy, Goering, « l’homme de fer », Perrin, 2022, 421 pages, 25 €

L’extrait : « A-t-il encore l’espoir de vaincre ? C’est difficile à dire, tant se mêlent chez ce satrape habillé en maréchal la lucidité occasionnelle, la servilité récurrente et la vanité omniprésente. » (p. 223)

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Recensions Religion

Laïcité, un principe : De l’Antiquité au temps présent

Éditeur ‏ : ‎ PASSES COMPOSES (5 janvier 2022)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 384 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 237933630X
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2379336300
Poids de l’article ‏ : ‎ 510 g
Dimensions ‏ : ‎ 14.5 x 2.9 x 22 cm

Beaucoup croient savoir ce qu’est la laïcité, ils en parlent savamment, mettant en avant ses vertus de tolérance et d’acceptation des différences, philosophiques et religieuses en premier lieu. Mais au-delà ? Tout l’intérêt de l’ouvrage d’Eric Anceau est de revenir sur une histoire difficile à saisir, tantôt incertaine, tantôt mouvante, mais ô combien nécessaire. Cette synthèse met en relief une histoire mouvementée mais qui, passé le début du siècle dernier, commençait à s’apaiser, chacun – Etat et religions – s’accommodant du régime public des cultes initié en grande partie par les grandes lois laïques des années 1880 et la loi de séparation (1905). Tout n’était pas figé, bien sûr, mais un modus vivendi s’était installé, au terme duquel chacun trouvait son compte. C’était sans compter sur l’irruption d’un nouveau venu, l’islam. Avec cette histoire du fait laïque, Eric Anceau donne beaucoup à penser, loin du simplisme médiatique ambiant.

Eric Anceau, Laïcité, un principe, Passés Composés, 2022, 383 pages, 23 €

L’extrait : « Demander à l’islam et aux musulmans d’accomplir sans effort, mais aussi sans aide, ce que le christianisme et les  chrétiens ont mis plusieurs siècles à accomplir relève, au mieux, du pari osé. » (p. 283)

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Histoire Recensions

De Gaulle et la Russie

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (3 février 2022)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 538 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262075174
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262075170
Poids de l’article ‏ : ‎ 670 g
Dimensions ‏ : ‎ 15.4 x 3.5 x 24 cm

Il n’est pas facile de distinguer une ligne de conduite claire dans les relations que Charles de Gaulle, le militaire puis le politique, entretint avec l’Union Soviétique. Pour de Gaulle, l’Urss existait à peine, c’était un régime transitoire. Ce qui était appelé à demeurer, c’était la Russie. Ne déclarait-il pas que la Russie boirait le communisme comme le buvard absorbe l’encre ? L’histoire lui a donné raison : le communisme est tombé, la Russie éternelle demeure et, avec elle, l’idée impériale qui a guidé les régimes successifs. De Gaulle a toujours été fidèle à sa ligne anti-communiste. Mais, lors de la Seconde Guerre mondiale, ne cessant d’essuyer vexations et rebuffades de la part de ses alliés anglo-saxons, il regarde du côté de la Russie de Staline. Devenu président de la République (1958-1969), les chauds et froids alternent entre Moscou et Paris, chacun des deux régimes faisant preuve du même pragmatisme. Mais les moyens des uns (soviétiques) n’étaient pas ceux des autres (français), d’où « ce singulier dialogue noué entre Charles de Gaulle et la Russie soviétique… fondé sur le principe des échanges inégaux. »

L’extrait : « … l’absence de naïveté du général de Gaulle n’a rien à céder à celle des maîtres du Kremlin. Au concours du réalisme, le Français ne dispose cependant pas des mêmes atouts que les hommes de Moscou. » (p. 508)

Alexandre Jevakhoff, De Gaulle et la Russie, Perrin, 2022, 538 pages, 26 €