En 1969, De Gaulle, alors président de la République, sort perdant du référendum qu’il avait organisé à propos de la réforme du Sénat et de la régionalisation. On connaît la suite : quittant l’Elysée, il se retire à Colombey pour y écrire ses Mémoires d’espoir, écriture interrompue par deux voyages à l’étranger, en Irlande et en Espagne… A l’aide de sa vaste culture historique, Arnaud Teyssier revient sur les deux dernières années de la vie de Charles de Gaulle. De Gaulle, 1969 est moins le récit chronologique de ces deux années perturbées que la confrontation entre deux mondes, deux conceptions de la société et de la vie. Personnage façonné par l’histoire longue, figure éminente du roman national, le Général voyait arriver le monde nouveau avec un regard suspicieux et inquiet. Après le grand remuement de la première partie du XX° siècle, avec ses deux guerres mondiales, les Français aspiraient au repos, à jouir des fruits de la paix retrouvée et de la croissance économique. Pour l’auteur de l’Appel du 18 juin, la France retournait à la médiocrité, au train-train et au régime des partis, tout ce qu’il abhorrait. A. Teyssier nous fait toucher du doigt l’interrogation qui hantait le Général sur ses vieux jours : Qu’en serait-il, après lui, des institutions, de la grandeur, de la France tout simplement ?
Arnaud Teyssier, De Gaulle, 1969, Perrin, 2019, 301 pages, 22€
L’extrait : « En 1969, proche de 80 ans, de Gaulle paraît vieux, terriblement vieux, plus vieux même que son âge. Et de plus, « comment régner après la mort » ? » (p. 15)