Le propre d’un dictionnaire égoïste est la subjectivité. On ne s’étonnera donc pas de la préférence de l’auteur pour telle ou telle littérature. Mais dommage, par exemple, que la littérature des pays nordiques soit si peu présente. Mais le plus navrant – et qui, hélas, se voit comme le nez au milieu de la figure -, c’est le sectarisme dont C. Dantzig fait preuve à l’égard du catholicisme. Au milieu de tant d’érudition et de commentaires de haute volée, voilà un parti pris bien mal venu. L’auteur ne connaît pas d’autres fanatiques (voir l’article du même nom) que les Pères de l’Eglise (mais pas Mao ni Rosenberg !). Reste que ce Dictionnaire égoïste constitue une formidable approche des littératures du monde, surtout lorsqu’il s’agit de découvrir des écrivains aussi difficiles qu’un Faulkner ou un Joyce.
Charles Dantzig, Dictionnaire égoïste de la littérature mondiale, Grasset, 2019, 34.90 €
L’extrait : « C’est le romancier des empêchés de parler, Faulkner. Beaucoup d’ombres. Beaucoup d’alcooliques. Faulkner l’était. Beaucoup d’attardés, il ne l’était pas. Beaucoup de parlotes. Son Sud est un pays de paresseux bavards. » (p. 460)