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C’est une chose étrange à la fin que le monde

Broché: 313 pages
Editeur : Robert Laffont (19 août 2010)
Collection : ROMAN
Langue : Français
ISBN-10: 2221117026
ISBN-13: 978-2221117026
Dimensions : 21,4 x 13,2 x 3 cm

 C’est une chose étrange à la fin que le monde

Jean d’Ormesson n’en fait pas mystère : il a eu la chance de croquer la vie à pleines dents. La littérature, les femmes, les voyages, les produits de la terre… il les a aimés à s’en damner. Mais voilà qu’à l’automne de sa vie les interrogations métaphysiques le pressent. Agnostique tout en étant plutôt fidèle à la civilisation léguée par le christianisme, il n’avait jamais été à ce point taraudé par la question du sens de la vie.  Le voilà arrivé à un âge où les questions existentielles prennent le dessus. Fini de rire, voici le temps des interrogations ! Sous forme de chapitres très courts, l’auteur se livre à une histoire rapide de l’univers à partir de la fameuse question jadis posée par Spinoza : Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?      Il y a deux siècles, le biologiste Laplace avait répondu à Napoléon qu’il n’avait pas eu besoin de Dieu dans le cadre de son travail, Dieu n’étant d’ailleurs qu’une hypothèse. « Mon cher Laplace, semble rétorquer Jean d’Ormesson, en êtes-vous si sûr ? » Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?

Dans cette courte histoire de l’univers à laquelle se livre l’auteur d’Au plaisir de Dieu, les explications de type mécaniste paraissent bien pâlichonnes. Pour l’auteur, sans doute manquent-elles même de poésie. Bien sûr, nous ne sommes sûrs de rien, perdus que nous sommes dans l’immensité sidérale. Alors, à quoi se raccrocher ?

L’auteur, s’il a du mal à croire, espère tout. Protagoniste de l’histoire humaine, le Vieux à qui l’auteur donne la parole – Dieu – rigole de la mesquinerie et du peu de confiance qui lui est accordé : « Ah ! les malins ! Comme ils savent mettre en scène la pièce que j’ai écrite ! Et le pire est qu’il leur arrive de siffler l’auteur. » L’auteur semble avoir pris un malin plaisir à avoir écrit un tel livre. Il s’escrime avec bonheur sur un terrain sur lequel on ne l’attendait pas. N’attendez pas que les interrogations auxquelles il se livre lui gâtent l’existence. Au contraire, elles rendent la vie encore plus palpitante. Après avoir raconté l’histoire de l’univers et les différents âges de la vie, Jean d’Ormesson continue de s’amuser, comme il semble l’avoir toujours fait : la gaîté, la gratitude, le bonheur, les livres…

Intelligent et revigorant.

Jean d’Ormesson, C’est une chose étrange à la fin que le monde, Robert Laffont, 2010, 313 pages, 21.30 €