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Histoire Recensions

Les grandes erreurs de la Seconde Guerre mondiale

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (1 octobre 2020)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 320 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262081344
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262081348
Poids de l’article ‏ : ‎ 400 g
Dimensions ‏ : ‎ 14.5 x 2.5 x 21.2 cm

« Cet ouvrage a l’ambition de réfléchir sur quelques erreurs commise pendant un  terrible conflit qui s’est éternisé six années durant. » (p. 9) Par erreur, les auteurs entendent « des « actions regrettables », dont le résultat a déçu les attentes de leurs initiateurs. » (p. 10) Ils sont nombreux ces éléments dommageables qui font déraper une machine apparemment bien huilée. Tout était pensé, planifié et pourtant un grain de sable est parvenu à enrayer la belle mécanique. C’est ce qui s’est passé par exemple à Dieppe en 1942 lorsque les Canadiens sont venus buter sur des dépenses allemandes plus fortes que prévu. Ainsi, de 1939 – « L’apaisement, une erreur » – jusqu’à 1944 – « Market Garden : les dessous d’un ‘magnifique désastre’ » -, vingt opérations sont passés au crible qui démontrent qu’il peut y avoir très loin des intentions initiales des concepteurs à la réalisation finale. L’ambition était-elle trop élevée ? Les forces de l’ennemi sous-évaluées ? Ses propres capacités surévaluées ? Ces Grandes erreurs… permettent de réfléchir sur l’imprévisibilité de l’histoire.

Jean Lopez & Olivier Wierviorka (sous la dir.), Les grandes erreurs de la Seconde Guerre mondiale, Perrin, 2020, 313 pages, 20 €

L’extrait : « Finalement, le « miracle » de Dunkerque s’explique par la conjugaison de la vigoureuse célérité britannique avec une triple erreur d’appréciation allemande  […] » (p. 89)

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Histoire Recensions

L’Armée rouge : Innovatrice, libératrice, prédatrice

Éditeur ‏ : ‎ Perrin; Illustrated édition (2 novembre 2023)
Langue ‏ : ‎ Français
Relié ‏ : ‎ 408 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262103194
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262103194
Poids de l’article ‏ : ‎ 1,91 Kg
Dimensions ‏ : ‎ 22.7 x 3.2 x 28.4 cm

Au sein de l’ère francophone, il n’existe pas de meilleure plume que celle de Jean LOPEZ, ici aidé par certains de ses complices comme Benoist Bihan, pour traiter ce sujet : l’Armée Rouge, innovatrice, libératrice, prédatrice. Ce point d’histoire militaire commence dès après la prise du pouvoir en Russie par les bolcheviks pour s’achever en 1945, date après laquelle il faudra parler de l’Armée soviétique. Alimentés aux meilleures sources, les articles montrent toute la puissance d’un régime en armes, sa capacité à produire aussi bien des armements en qualité qu’une pensée stratégique de premier ordre. Reste qu’il est toujours fascinant de constater – et l’actuelle guerre en Ukraine est loin d’infirmer le propos – combien les régimes qui se suivent dans cet immense pays continuent à faire peu de cas de la vie des hommes. Richement illustré, le livre offre un voyage palpitant au sein d’un univers implacable.

Jean LOPEZ (sous la direction de), L’Armée Rouge. Innovatrice, libératrice, prédatrice, Perrin, 2023, 397 pages, 35 €

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Actualités Recensions

L’ours et le renard

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (25 mai 2023)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 300 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262105103
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262105105
Poids de l’article ‏ : ‎ 330 g
Dimensions ‏ : ‎ 13.7 x 2.5 x 20.2 cm

Il est difficile de se faire une idée de ce qu’il se passe actuellement en Ukraine. Les Ukrainiens vont-ils parvenir à réoccuper les oblasts de Donetsk et de Louhansk ? Quant à l’armée russe, va-t-elle réussir à parer la  contre-offensive ukrainienne, peut-être à repasser à l’offensive ? Quelles sont les pertes des uns et des autres ? etc. Bref, nous sommes dans le brouillard et les médias ne font rien pour  nous éclairer de façon satisfaisante. Par exemple, il y a un gouffre entre les analyses dispensées par un Xavier Moreau (pro-russe) de celles délivrés par Xavier Tytelman (pro-ukrainien). L’ours et le renard, écrit par deux spécialistes, tombe à point nommé pour que l’on se fasse l’idée la moins inexacte du conflit. Les auteurs, qui s’intéressent essentiellement à l’aspect purement militaire du conflit, concluent qu’à l’heure actuelle bien malin est celui capable de dire qui, à la longue, l’emportera et il n’est pas impossible que le front se fige pour un certain temps, les adversaires étant englués dans leurs difficultés respectives.

Michel Goya & Jean Lopez, L’ours et le renard, Perrin, 2023, 346 pages, 21 €

L’extrait : « Si la plupart des Occidentaux se préparent à une confrontation avec la Russie beaucoup plus sérieuse qu’auparavant, ils ne pensent certainement pas se retrouver face à une guerre de cette ampleur. » (p. 124)

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Histoire Recensions

Les maréchaux de Staline

Éditeur : Perrin; Illustrated édition (21 janvier 2021)
Langue : Français
Broché : 600 pages
ISBN-10 : 2262085382
ISBN-13 : 978-2262085384
Poids de l’article : 760 g
Dimensions : 16.5 x 3.7 x 24 cm

Sur les 38 maréchaux que Staline a nommés, 15 sont présentés, figures très diverses allant des plus connus, comme Joukov et Koniev, aux plus obscurs comme Koulik ou Egorov. Quelles conclusions peut-on tirer de cette lecture passionnante ? Que la plupart de ces militaires ont connu la guerre civile, généralement combattant dans les rangs des armées rouges. Certains – Joukov et Chapochnikov – étaient des soldats du tsar. A la tête de leurs troupes, la plupart avaient peu de considération sur le bien-être et la vie du simple troupier. Il y avait les colériques, les irascibles qui, comme Joukov, n’hésitaient pas à frapper leurs subordonnés. Plus rares étaient ceux, comme Govorov, qui avaient le souci de la vie du soldat ou qui, comme Chapochnikov, possédaient les manières anachroniques propres à l’ancien monde. La venue du communisme a imposé une brutalisation qui a englobé l’ensemble de la société et l’Armée rouge n’y a pas échappé. Il n’était pas étonnant, dans ces conditions, de voir des maréchaux qui, tout en ayant le droit de vie et de mort sur des centaines de milliers d’hommes, trembler devant le maître du Kremlin, détenteur d’un pouvoir rarement vu dans l’histoire.

Jean Lopez & Lasha Otkhmezuri, Les maréchaux de Staline, Perrin, 2021, 534 pages, 25 €

L’extrait : « En infligeant des défaites à Vorochilov, Boudienny et Timochenko, les Allemands ont déblayé la route  pour Rokossovski, Koniev, Bagramian et Tcherniakhovski. » (p. 19)

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Barbarossa : 1941 – La guerre absolue

Broché : 956 pages
Editeur : Passés Composés (28 août 2019)
Collection : Hors collection Passés composés
Langue : Français
ISBN-10 : 2379331863
ISBN-13 : 978-2379331862
Dimensions : 16,6 x 5,2 x 24,3 cm

Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri viennent de publier ce qui se fait de mieux en matière d’histoire militaire. En un gros volume de près de 900 pages, ils revisitent de façon magistrale la campagne menée en 1941 en Union Soviétique. C’est de superlatifs qu’il faut user à propos d’un tel chef d’œuvre. Sous-titré 1941. La guerre absolue, on a envie d’écrire : voici le livre qui épuise le sujet et dont on imagine mal ce qui pourrait le dépasser ou le surpasser. Les opérations militaires font évidemment l’objet d’une étude fouillée, montrant à satiété qu’en dépit de succès tactiques magistraux, l’invasion du territoire soviétique fut loin d’être une promenade militaire pour les Allemands. Nombreuses ont été publiées des études relatives à cette titanesque campagne. Cependant, ce Barbarossa innove par bien des aspects. En mettant l’accent sur les aspects logistique, idéologique et géographique du conflit, les auteurs démontrent de façon implacable que, non seulement la Wehrmacht n’a pas gagné mais qu’elle ne pouvait tout simplement pas vaincre le colosse russe. De cette lutte à mort entre les deux totalitarismes ressort l’idée qu’à cette époque la vie d’un homme ne valait pas cher. Ce Barbarossa, une mise en scène de l’Apocalypse.

Jean Lopez & Lasha Otkhmezuri, Barbarossa, Passés Composés, 957 pages, 31 €

L’extrait : « En réalité, il n’existe aucune raison stratégique ou militaire impérieuse d’attaquer en 1941 une Union soviétique ligotée par sa propre paranoïa anti-occidentale, en pleine restructuration militaire et disposée, tant qu’elle en profite,  continuer son compagnonnage avec le Reich. » (p. 172)

 

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Berlin – Les offensives géantes de l’Armée rouge (janvier – mai 1945)

Broché : 672 pages
Editeur : Economica (3 décembre 2009)
Collection : Campagnes & stratégies
Langue : Français
ISBN-10 : 2717857834
ISBN-13 : 978-2717857832
Dimensions : 24 x 3,5 x 15,5 cm

 Berlin : Les offensives géantes de l’Armée rouge (janvier – mai 1945)

Voilà un livre qui devrait être offert à ces chefs d’Etat à la mémoire vacillante qui n’ont pas daigné se rendre à Moscou le 9 mai dernier pour fêter la fin de la Seconde Guerre mondiale et l’effondrement du nazisme. On ne le dira jamais assez : c’est le peuple soviétique qui a supporté l’essentiel de l’effort de guerre du III° Reich. Le Berlin de Jean Lopez est l’éclatante démonstration de l’héroïsme d’un peuple qui a perdu vingt millions de ses enfants et dont l’armée a rogné les ailes de la Wehrmacht.

Fort des dernières recherches de l’historiographie, Jean Lopez revisite les offensives qui, dans les premiers mois de l’année 1945, vont amener frontoviki et T 34 des faubourgs de Varsovie jusqu’à la capitale de ce Reich qui, selon les termes d’Hitler, devait durer mille ans. Le Berlin de Jean Lopez est essentiellement un livre d’histoire militaire. Avec brio, l’auteur défend une idée que les anciens chefs militaires de l’Allemagne nazie avaient minimisée dans leurs souvenirs. S’il est vrai que la Ostheer (l’Armée allemande du front de l’Est) est l’ombre de ce qu’elle était quatre ans plus tôt, il est tout aussi vrai que son effondrement doit beaucoup aux immenses progrès réalisés par l’Armée Rouge, et ce dans pratiquement tous les domaines. L’auteur soutient l’opinion que la victoire soviétique est d’abord une victoire intellectuelle. Les battus des années 1941 et 1942 ayant beaucoup appris de la machine de guerre nazie. Durant les dernières décennies du conflit, les généraux soviétiques mettent au point ce qui va constituer la marque de fabrique de l’Armée rouge : l’art opératif. Situé entre les niveaux stratégique et tactique, l’art opératif consiste moins à enchaîner les arabesques tactiques visant à l’encerclement que de démembrer l’armée ennemie dans la profondeur afin de l’empêcher de reprendre son souffle. C’est ainsi qu’en trois semaines, appuyées par une artillerie toujours plus nombreuse, les armées soviétiques vont disloquer les lignes allemandes et prendre pied sur l’Oder, à 80 kilomètres de Berlin.

Soutenu par un style puissant, c’est dans le détail que J. Lopez décrit l’habileté des militaires soviétiques et la puissance formidable de l’Armée rouge. Devant ce rouleau compresseur, l’héroïsme du soldat allemand était de peu de poids. Ce Berlin est un très grand livre d’histoire militaire.

 

Jean Lopez, Berlin. Les offensives géantes de l’Armée Rouge, Economica, 2010, 644 pages, 29 €

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Les cent derniers jours d’Hitler

Broché : 277 pages
Editeur : Perrin (12 mars 2015)
Langue : Français
ISBN-10 : 2262050236
ISBN-13 : 978-2262050238
Dimensions : 29,5 x 2,5 x 23,5 cm

 Les cent derniers jours d’Hitler

Une fois de plus, en spécialiste reconnu de la Seconde Guerre mondiale, Jean Lopez vient de frapper un grand coup. Dans ce livre grand format, illustré de photographies pour la plupart inédites, il raconte jour après jour l’agonie du III° Reich, celui qui, dans l’esprit fumeux et hystérique de son inventeur, devait durer mille ans. Cette « chronique de l’apocalypse » s’attache principalement à relater les « derniers jours de la vie du Führer […], ses déplacements, ses proclamations, ses actes de gouvernement et de commandement militaire, sa vie quotidienne et ses humeurs… » Dans un Reich dont le territoire se réduit comme une peau de chagrin, pilonné jour et nuit par l’aviation alliée, menacé par une Armée rouge surpuissante, se vit le dernier acte du gigantesque drame qui avait commencé six ans plus tôt. Dans une Europe qui globalement, vit en paix depuis 1945, on a du mal à imaginer la violence barbare qui s’est déchaînée. Avec son talent coutumier, Jean Lopez a su recréer l’ambiance de cauchemar propre à ce drame d’une ampleur inouïe. Dans une Allemagne en proie à la destruction, hantée par l’arrivée du rouleau compresseur soviétique avide de vengeance, alors que la guerre est perdue, le système nazi accomplit jusqu’au bout son œuvre de destruction. A l’égard de son propre peuple d’abord, appelé à suivre le régime au fond du gouffre : les tièdes, à commencer par les déserteurs, sont impitoyablement éliminés. Et plus généralement à l’égard de toute vie humaine. On demeure confondu de penser que, jusqu’au bout, la machine concentrationnaire poursuit son travail de mort. Alors que tout est perdu, le nazisme entend gagner du temps pour achever l’anéantissement du peuple juif et des slaves, ces races jugées dégénérées par celle des « seigneurs ». A l’aide de nombreux témoignages, fort des plus récentes avancées de la recherche historique, Jean Lopez retrace le calvaire d’une Europe en proie à la mort et au chaos. Alors qu’il n’y a plus d’issue, Hitler lance ses ultimes ressources pour continuer d’alimenter le brasier qu’il avait allumé en 1939 avec la torche de la fureur.

On ne saluera jamais assez la fluidité du style et la clarté du propos, marques de fabrique des ouvrages signés Jean Lopez. Ce livre s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs.

 

Jean Lopez, Les cent derniers jours d’Hitler, Perrin, 2015, 277 pages, 24.90 €