Sous-titré « La guerre des Alliés contre la France », l’ouvrage de l’historien américain Stephen Bourque revient sur une campagne que beaucoup préféraient taire ou minimiser. Il fallait faire passer à la trappe le fait que « les forces de libération avaient tué autant de civils français que les Allemands n’avaient tué de civils britanniques pendant le Blitz » (p. 30). Stephen Bourque détaille l’ensemble des opérations aériennes censées faciliter le débarquement et la libération de la France, contre les ponts, contre les gares, les usines… Le problème, c’est qu’à l’époque la précision des bombardements demeure aléatoire et les dommages collatéraux forcément nombreux. A cela s’ajoute la destruction de centres historiques, comme ceux de Rouen et de Caen. L’auteur pointe la responsabilité des généraux des armées de terre, surtout américains, désireux d’épargner les pertes tout en étant peu sensibles au sort des civils sous les bombes. S. Bourque signe un livre d’une irréprochable honnêteté, livre qui a l’avantage de remettre les pendules à l’heure.
Stephen A. Bourque, Au-delà des plages, Passés Composés, 2019, 414 pages, 25 €
L’extrait : « … la France et la Belgique ont absorbé 21 % de toutes les bombes américaines larguées par les bombardiers lourds, moyens ou légers au cours du conflit. » (p. 37)