Le dernier carré est formé par les « combattants de l’honneur et les soldats perdus », ceux qui, à l’instar du roi François Ier au soir de sa défaite à Pavie, clament haut et fort que tout est perdu, fors l’honneur. L’homme de ce siècle, généralement démuni d’un arrière-fond religieux, considère qu’il n’y a rien de plus important que la vie. Ca n’a pas toujours été le cas. Il faut voir, par exemple, l’importance de l’honneur chez les soldats de Napoléon. Perdre sa vie était peu de chose, mais perdre son honneur… De l’Antiquité à nos jours, Jean-Christophe Buisson, Jean Sévillia et une vingtaine de collaborateurs décrivent ce souci de l’honneur, à travers des épisodes allant des Thermopyles (480 avant J.-C.) à l’acharnement des combattants kurdes à défendre la ville de Kobané en 2015. Sous de multiples cieux, il s’est toujours trouvé des hommes pour considérer qu’il valait la peine de donner sa vie pour une cause qui les dépassait. On trouvera chez tous ces combattants de l’honneur la grandeur d’âme exhalée par le grand souffle de l’Histoire.
Jean-Christophe Buisson & Jean Sévillia (sous la direction de), Le dernier carré, Perrin, 2021, 383 pages, 21 €
L’extrait : « … si les Anglais ont pratiqué une politique de refoulement global des Amérindiens, en les condamnant toujours à l’exil, et en les traitant comme des peuples résiduels et vaincus, il n’en a pas été de même avec les Français, qui établirent avec eux de tout autres rapports. » (p. 104)