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Actualités Recensions

Vertige du cosmos

Éditeur ‏ : ‎ FLAMMARION; Illustrated édition (19 mai 2021)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 464 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2080247220
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2080247223
Poids de l’article ‏ : ‎ 310 g
Dimensions ‏ : ‎ 10.9 x 2.1 x 17.8 cm

En excellent pédagogue, Trinh Xuan Thuan décrit l’état actuel de la recherche au sujet de l’infiniment grand (univers, galaxies et étoiles) et de l’infiniment petit (atomes). Dans une première partie, l’auteur relate les désirs déjà anciens des premiers hommes d’être reliés au cosmos. La seconde partie, offre la synthèse de nos connaissances relatives à l’univers. Grâce aux efforts entrepris par de grands devanciers, comme Einstein ou Hubble, l’auteur fait voyager le lecteur dans des lieux inconnus et fascinants, là où bien des certitudes volent en éclat : L’univers disparaîtra-t-il ? Existe-t-il d’autres univers ? Qu’est-ce que la matière noire ? Pourquoi n’arrive-t-on pas à remonter à l’instant zéro ? Trinh Xuan Thuan met à l’honneur les grands savants, ces explorateurs de l’infiniment grand et de l’infiniment petit qui ont ouvert des perspectives vertigineuses, qu’ils s’appellent Planck, Lemaître ou Schrödinger. Postulant l’existence d’un principe organisateur, l’auteur est convaincant lorsqu’il écrit que l’homme est « l’enfant des étoiles ». Fascinant et vertigineux.

Trinh Xuan Thuan, Vertige du Cosmos, Flammarion, 2019, 457 pages, 21.90 €

L’extrait : « A cet instant, l’univers avait la taille infinitésimale de 10-33 centimètre (« longueur de Planck »), dix millions de milliards de milliards plus petit qu’un atome d’hydrogène. » (p. 325)

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Portraits Recensions

Gambetta

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (10 février 2022)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 414 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262079919
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262079918
Poids de l’article ‏ : ‎ 640 g
Dimensions ‏ : ‎ 15.3 x 3.2 x 24 cm

Dans les livres d’histoire d’autrefois, Gambetta était ce patriote qui avait quitté Paris assiégé pour poursuivre la lutte en province. Dans sa biographie de ce grand fauve politique, Gérard Unger dresse le portrait, à côté de celui du patriote attaché à l’unité du territoire, d’un républicain passionné. Les vies privée et publique de Gambetta furent tumultueuses, à l’image de ce fort en gueule capable de dévoré la vie à pleine dents. Durant douze ans, de 1870 à 1882, il occupa de multiples responsabilités et mena maints combats, rudoyant ses amis comme ses ennemis. Hanté par la justice sociale et de démocratie, nul régime autre que le républicain ne lui semblait possible. Fort en gueule, parfois injuste, toujours sincère, Gambetta incarne mieux que tout autre ces politiciens qui ont rendu pérenne le régime républicain. Au-delà du legs symbolique qu’il laisse, le nom de Gambetta demeure inséparable de son œuvre : la création de la III° République

Gérard Unger, Gambetta, Perrin, 2022, 414 pages, 25 €

L’extrait : « Il n’a été président du Conseil que moins de trois mois, car le personnel politique républicain se méfiait de sa faconde, de son tempérament bouillant et de son ambition. » (p. 11)

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Biographies Recensions

Goering

Éditeur ‏ : ‎ Perrin; Illustrated édition (9 juin 2022)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 421 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262101027
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262101022
Poids de l’article ‏ : ‎ 880 g
Dimensions ‏ : ‎ 16.4 x 3.2 x 21 cm

Goering, aviateur courageux durant le premier conflit mondial, ne ressemble pas à l’image du nazi que l’on a en tête. Cela, « c’est la face humaine de l’homme, […] qui a connu les horreurs de la guerre, qui veut voir grandir sa fille, qui aimerait jouir en paix de ses richesses, qui a tiré toutes les conclusions du fait que sa Luftwaffe n’est pas encore prête pour un conflit d’envergure. » (p. 164) Mais Goering est un être faible, veule, tremblant de peur à l’idée de déplaire à son patron. C’est un suiviste, un suiviste dangereux, qui ne fait rien pour retenir les velléités guerrières d’Adolf Hitler. C’est aussi et surtout un dilettante qui fuit le réel. L’auteur consacre des pages entières à montrer l’incompétence de Goering, une incapacité qui a coûté cher à l’Armée allemande. L’incompétence est de peu de poids par rapport à la responsabilité morale de ce morphinomane invétéré, pilleur d’œuvres d’art enrichi grâce au sang des peuples conquis. Satrape servile et vaniteux, Goering ressemblait à la plupart des chefs nazis : un médiocre sans scrupules ni conscience.

François Kersaudy, Goering, « l’homme de fer », Perrin, 2022, 421 pages, 25 €

L’extrait : « A-t-il encore l’espoir de vaincre ? C’est difficile à dire, tant se mêlent chez ce satrape habillé en maréchal la lucidité occasionnelle, la servilité récurrente et la vanité omniprésente. » (p. 223)

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Actualités Recensions

L’enfer numérique

ASIN ‏ : ‎ B08ZW1RQPY
Éditeur ‏ : ‎ Les Liens qui Libèrent (15 septembre 2021)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 304 pages
ISBN-13 ‏ : ‎ 979-1020909961
Poids de l’article ‏ : ‎ 400 g
Dimensions ‏ : ‎ 14.6 x 2.3 x 21.9 cm

L’enfer numérique que décrit Guillaume Pitron ressemble à un continent souterrain qui absorbe une énergie dont nous n’avons pas idée. Câbles sous-marins, datacenters, eau et électricité, métaux rares… Pour que nos outils numériques fonctionnent, il faut faire rendre gorge à la planète. L’électricité ? « Les technologies de l’informations et de la communication consomment environ 10 % de l’électricité mondiale, écrit l’auteur, soit l’équivalent de la production de 100 réacteurs nucléaires. Si le numérique était un pays, il se classerait au troisième rang des consommateurs d’électricité […] » (p. 44) L’eau ? L’industrie numérique mondiale consomme tant d’eau que les principaux acteurs de la filière implantent des fermes de données dans des pays nordiques comme la Finlande ou la Norvège. Tout s’accélère à une vitesse phénoménale. Il faudra toujours plus d’eau, d’électricité, de câbles et ainsi de suite. Tant est si bien que le numérique pèse énormément sur le réchauffement climatique. Bref, on est mal parti !

Guillaume Pitron, L’enfer numérique, Les liens qui libèrent, 2021, 345 pages, 21 €

L’extrait : « Nos modes de vie numériques, pourtant célébrés comme la quintessence de l’abolition de notre empreinte écologique, sont gourmands de substances aux pouvoirs les plus réchauffants et les plus inaltérables qui soient… » (p. 104)

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Recensions Religion

Laïcité, un principe : De l’Antiquité au temps présent

Éditeur ‏ : ‎ PASSES COMPOSES (5 janvier 2022)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 384 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 237933630X
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2379336300
Poids de l’article ‏ : ‎ 510 g
Dimensions ‏ : ‎ 14.5 x 2.9 x 22 cm

Beaucoup croient savoir ce qu’est la laïcité, ils en parlent savamment, mettant en avant ses vertus de tolérance et d’acceptation des différences, philosophiques et religieuses en premier lieu. Mais au-delà ? Tout l’intérêt de l’ouvrage d’Eric Anceau est de revenir sur une histoire difficile à saisir, tantôt incertaine, tantôt mouvante, mais ô combien nécessaire. Cette synthèse met en relief une histoire mouvementée mais qui, passé le début du siècle dernier, commençait à s’apaiser, chacun – Etat et religions – s’accommodant du régime public des cultes initié en grande partie par les grandes lois laïques des années 1880 et la loi de séparation (1905). Tout n’était pas figé, bien sûr, mais un modus vivendi s’était installé, au terme duquel chacun trouvait son compte. C’était sans compter sur l’irruption d’un nouveau venu, l’islam. Avec cette histoire du fait laïque, Eric Anceau donne beaucoup à penser, loin du simplisme médiatique ambiant.

Eric Anceau, Laïcité, un principe, Passés Composés, 2022, 383 pages, 23 €

L’extrait : « Demander à l’islam et aux musulmans d’accomplir sans effort, mais aussi sans aide, ce que le christianisme et les  chrétiens ont mis plusieurs siècles à accomplir relève, au mieux, du pari osé. » (p. 283)

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Actualités Recensions

Contre le libéralisme

Éditeur ‏ : ‎ Editions du Rocher (30 janvier 2019)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 348 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2268101215
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2268101217
Poids de l’article ‏ : ‎ 400 g
Dimensions ‏ : ‎ 14 x 2.2 x 22.5 cm

Si l’auteur affiche de la compréhension à l’égard du libéralisme tel que l’entendait Tocqueville, c’est-à-dire un système qui associe liberté, sens de la mesure, intervention de l’Etat si nécessaire, il est en revanche d’une implacable sévérité à l’encontre de l’espèce de caricature qu’il est devenu : un instrument au service du marché et de l’argent-roi ! A côté de chapitres assez difficiles, il en est d’autres d’une confondante limpidité, des articles taillés au cordeau qui synthétisent les données et les enjeux d’un problème tout en permettant à l’auteur d’afficher son point de vue. L’auteur dresse l’histoire du capitalisme, la façon dont il a substitué l’intérêt personnel et égoïste à la notion de bien commun. La caractéristique majeure du capitalisme financier contemporain réside dans l’illimité. Pas de limites, pas de frontières, faisons tout ce qui est possible, l’estimation comptable devenant une sorte de figure imposée. Tout cela, regrette l’auteur, loin du sens de la mesure qui était celui des anciens.

Alain de Benoist, Contre le libéralisme, Editions du Rocher, 2019, 344 pages, 19.90 €

L’extrait : « Le règne du libéralisme induit une obsession économiste qui empêche l’immense majorité de nos contemporains de s’interroger sur la finalité de leurs entreprises et le sens même de leur présence au monde. » (p. 38)

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Histoire Recensions

Les vainqueurs

ASIN ‏ : ‎ B08C47KGCS
Éditeur ‏ : ‎ TALLANDIER (5 novembre 2020)
Langue ‏ : ‎ Français
Poche ‏ : ‎ 320 pages
ISBN-13 ‏ : ‎ 979-1021046214
Poids de l’article ‏ : ‎ 300 g
Dimensions ‏ : ‎ 12 x 2 x 18 cm

En Europe et en France, à force de célébrer la paix, on en vient à oublier le sacrifice des soldats français, principaux artisans de la victoire. Car, si nos aïeux se sont tant battus, c’est d’abord parce qu’ils entendaient bouter l’ennemi hors du pays et sortir victorieux du conflit. La victoire d’abord, la paix ensuite. L’auteur insiste sur le fait que la France est en 1918 la principale puissance militaire de la coalition qui a vaincu l’Allemagne impériale. Elle réussit le tour de force d’équiper plusieurs armées, dont la jeune armée américaine. La dernière partie de l’ouvrage porte sur deux questions qui vont peser lourd sur la suite des événements. Fallait-il envahir l’Allemagne pour couper court au mythe du coup de poignard dans le dos, prétexte d’une propagande qui sera soigneusement orchestrée par les nazis ? Et pourquoi avoir si vite désarmé et s’être reposé sur ses lauriers ?

Michel Goya, Les vainqueurs, Tallandier, 2018, 342 pages, 21.50 €

L’extrait : « Sur terre, l’armée française a détrôné l’armée allemande en 1918 comme puissance militaire après avoir  contribué majoritairement à sa défaite. » (p. 9)

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Portraits Recensions

Joséphine : Le paradoxe du cygne

Éditeur ‏ : ‎ Tempus Perrin (23 janvier 2020)
Langue ‏ : ‎ Français
Poche ‏ : ‎ 576 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262085560
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262085568
Poids de l’article ‏ : ‎ 420 g
Dimensions ‏ : ‎ 10.9 x 2.6 x 17.8 cm

Par son maintien et son rayonnement, Joséphine a attiré le regard d’un certain jeune général, lequel en est tombé amoureux fou. Il faut lire les lettres enflammées que Bonaparte envoyait à Joséphine lorsqu’il partait en campagne. Loin d’elle, il se comportait comme un amoureux transi. Lui qui était tout action en était venu à accélérer le tempo de ses campagnes pour ne pas vivre longtemps loin de la présence de sa dulcinée. Il a souvent été dit que Joséphine avait été l’épouse dans les temps heureux et qu’une fois son mariage avec l’Empereur défait tout devait aller de travers pour ce dernier. Avec une plume sûre, Pierre Branda montre que cette assertion a du vrai, quoiqu’étant un tantinet exagéré, les chemins pour gagner les sommets n’étant jamais les plus aisés. Une excellente biographie.

Pierre Branda, Joséphine, Tempus, 2020, 576 pages, 10 €

L’extrait : « Détachée mais possessive, infidèle mais jalouse, ambitieuse mais discrète, indépendante mais attachée, partisane mais changeante, elle cultiva le paradoxe comme personne… » (p. 199)

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Histoire Recensions

Sekigahara : La plus grande bataille de samouraïs

Éditeur ‏ : ‎ Passés Composés (26 août 2020)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 288 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2379330425
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2379330421
Poids de l’article ‏ : ‎ 360 g
Dimensions ‏ : ‎ 14 x 2.4 x 20 cm

En une époque où l’empereur, considéré comme un personnage divin, n’exerce qu’un pouvoir fictif, la réalité du pouvoir appartient au shogun. Mais lorsque celui-ci est faible, la division règne, chaque seigneur entendant conserver ses biens et son indépendance, aidé en cela par des samouraïs à leur dévotion. « A l’automne 1600, Tokugawa Ieyasu, l’un des plus fascinant personnages de l’histoire du Japon » (cf. 4ème de couverture) va tenter d’unifier le pays sous sa bannière. Il a face à lui un opposant de taille, Ishida Mitsunari. Après avoir décrit la situation politique du Japon de l’époque, le livre de Julien Peltier figure la mise en scène, jusqu’au drame finale, de la célèbre bataille de Sekigahara qui vit s’affronter l’armée de l’Ouest, emmenée par Ishida, à celle de l’Est, commandé par Tokugawa. Cette bataille géante, gagnée par le second, est au fondement de l’unité du Japon moderne.

Julien Peltier, Sekigahara, Passés Composés, 2020, 286 pages, 22 €

L’extrait : « Si l’arquebuse se diffuse massivement grâce à sa puissance de feu comme à sa simplicité d’emploi, elle n’aura nullement raison de la cuirasse chevaleresque, encore moins du sabre […] » (p. 72)

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Histoire Recensions

Ils ont fait l’Egypte moderne

Éditeur ‏ : ‎ Perrin; Illustrated édition (5 octobre 2017)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 300 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262064237
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262064235
Poids de l’article ‏ : ‎ 520 g
Dimensions ‏ : ‎ 14 x 3.4 x 21 cm

C’est à travers une vingtaine de portraits que Robert Solé dresse l’histoire de l’Egypte contemporaine, une Egypte attirée par la modernité tout en demeurant ancrée dans la tradition. Les portraits proposés par Robert Solé sont relatifs à des hommes politiques comme Nasser, des religieux comme Hassan al-Banna, des écrivains comme le Prix Nobel de littérature Naguib Mahfouz… Que retenir au terme de ce voyage ? La plupart des tentatives menées pour ancrer l’Egypte au monde moderne ont échoué, par exemple celle d’Ismaïl pacha au milieu du XIX° siècle. Et cependant ce dernier avait toujours dit son attachement à l’islam mais le traditionalisme était incapable de transiger. C’est dire si le poids de la religion – entendez l’islam – est colossal. Impossible d’entreprendre une quelconque réforme si, dans le même temps, on ne délivre pas aux autorités religieuses nombre de brevets de bonne conduite. On en vient ici à la difficulté récurrente du monde arabo-musulman : concilier son entrée de plain-pied dans la modernité tout en ne reniant ni culture, ni tradition, ni religion.

Robert Solé, Ils ont fait l’Egypte moderne, Perrin, 2017, 385 pages, 22.90 €

L’extrait : « L’Egypte a-t-elle à sa tête un nouveau Nasser ? L’entrée en scène fracassante de Sissi en juillet 2013 a pu le laisser croire. » (p. 342)