Tout dire sur Napoléon et l’Empire relève de la gageure. Mais telle n’était pas l’ambition de l’auteur, lequel se contente, si l’on peut dire, de raconter Napoléon en quelque 250 fiches, certaines ayant la longueur d’articles couvrant trois à quatre pages. Le choix opéré est des plus éclectiques. De copieux articles sont consacrés à des questions assez inattendues comme le théâtre et la musique. Le rôle des frères et sœurs de Napoléon, via les biographies de Jérôme et Lucien, est bien mis en perspective. Celui des militaires également, comme celui des administrateurs, des diplomates et ainsi de suite. Bref, l’Empire de Napoléon, c’est un monde, un monde riche et foisonnant qui a jeté ses feux jusque dans le domaine de la mode et du mobilier. Au passage, T. Lentz tord le cou aux mauvaises langues faisant de Napoléon un dictateur, voire le prédécesseur d’un certain Adolf Hitler. Il est bon qu’une voix aussi sûre que celle de T. Lentz laisse entendre que « le pouvoir napoléonien, sans être ni libéral ni représentatif (au sens actuel), n’était pas exercé arbitrairement, mais en fonction de normes édictées précédemment. » (p. 263)
Thierry Lentz, Napoléon. Dictionnaire historique, Perrin, 2020, 997 pages, 29 €
L’extrait : « Napoléon n’était pas plus « raciste » que ses contemporains pour qui la question de l’esclavage n’était pas prioritaire. » (p. 381)