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Histoire Recensions

Massu

Broché : 544 pages
Editeur : Perrin (22 mars 2018)
Collection : Biographie
Langue : Français
ISBN-10 : 226207514X
ISBN-13 : 978-2262075149
Dimensions : 15,6 x 3,2 x 24,1 cm

Du général Massu, bien des Français ont gardé une l’image négative du vainqueur de la bataille d’Alger, du militaire qui n’avait pas hésité à légitimer la torture afin de briser la rébellion orchestrée par le FLN. Dans un récit enlevé, Pierre Pellissier fait justice de l’image brutale longtemps accolée à Jacques Massu. Si les premiers chapitres, ceux de l’apprentissage du métier des armes en métropole et dans les colonies, sont brefs, l’insistance est mise sur son action durant la Seconde Guerre mondiale, dans les rangs de la France Libre, et pendant la Guerre d’Algérie. Gaulliste de cœur et de raison, Massu croyait possible la conservation des départements algériens. Comme beaucoup, sur le coup, il a jugé incompréhensible l’intention du Général de Gaulle revenu au pouvoir. Il s’est en fallu de peu pour qu’il ne tombe dans la rébellion. En le rappelant en métropole, De Gaulle marquait bien son intention de dire aux militaires que le chef c’était lui. Mais, quelques années plus tard, en en faisant le chef de l’Armée française en Allemagne, le Président de la République récompensait un fidèle serviteur de l’Etat et de la République.

Pierre Pellissier, Massu, Perrin, 2018, 478 pages, 24€

L’extrait : « Il devient plus que jamais l’homme qui a voulu la torture pendant la bataille d’Alger. Aucun de ses détracteurs ne veut entendre ce qu’il a toujours affirmé […] : que cette pratique […] l’a précédé et l’a suivi. Il ne s’y est jamais ni habitué ni résigné […] » (page 432)

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Histoire Recensions

Solférino : 24 juin 1859

Broché: 218 pages
Editeur : Librairie Académique Perrin (16 février 2012)
Langue : Français
ISBN-10: 226203706X
ISBN-13: 978-2262037062
Dimensions : 20 x 13,2 x 2,6 cm

 Solférino : 24 juin 1859

Le 24 juin 1859, à Solférino, en Italie septentrionale, l’armée franco-sarde emmenée par l’empereur Napoléon III battait l’armée autrichienne placée sous le commandement du tout jeune empereur François-Joseph. A cette époque, les nationalités commençaient tout juste à émerger ; l’Allemagne et l’Italie n’avaient pas encore réalisé leur unité. La guerre de ce temps-là oppose des empires. Elle a généralement lieu sur le sol européen. Plus tard, avec la colonisation, les conflits seront délocalisés outre-mer où l’on voudra se partager le monde à coups de zones d’influence. Sous ce regard, Solférino est une bataille importante car c’est elle qui marque le point de départ de l’unité italienne sous la prédominance de la Maison de Piémont – Savoie. Elle met en jeu des armements modernes : fusil à grande cadence de tir pour les Autrichiens, artillerie moderne chez les Français. Tactiquement, Solférino n’a rien à voir avec Austerlitz et Friedland. Le neveu est une bien pâle copie du grand oncle. La bataille de Solférino voit donc s’affronter deux énormes masses, front contre front, sans idée de manœuvre. Un tel affrontement ne peut que tourner à la boucherie. Le soir de la bataille,  un jeune Suisse du nom d’Henri Dunant parcourt, terrifié, le champ du massacre au milieu des cris de souffrance des blessés. Cette humanité à l’agonie ne peut être abandonnée sans soin : la Croix Rouge est née.

Pierre Pellissier écrit des livres d’histoire comme on les aime : un récit haletant, vivant, haut en couleurs. L’auteur du remarquable Fachoda et la mission Marchand demeure ici conforme à son image : un narrateur aimant raconter des histoires qui s’appuient sur un fond historique sûr. Malgré ou à cause de ces qualités, la lecture de ce Solférino s’avère quelque peu décevante. Deux cents petites pages paraissent trop justes pour relater de manière satisfaisante les préliminaires géopolitiques du conflit, les opérations de la campagne d’Italie de 1859 ainsi que le déroulement en détail de la gigantesque bataille de Solférino, peut-être la première de l’époque moderne, celle qui, en tout cas, est une des premières à ne plus ressembler aux affrontements de l’époque napoléonienne.

 

Pierre Pellissier, Solférino, 24 juin 1859, Perrin, 228 pages, 22 €