S’imagine-t-on, nous autres Occidentaux, vivre dans un désert, une contrée dépouillée de ces chers amis ? Sous la plume d’Alain Baraton, les arbres deviennent des êtres vivants. L’auteur donne des exemples de stratégies mises au point par les arbres contre leurs prédateurs. Au rang des surprises existent des arbres très étonnants : le mancenillier, qu’heureusement on ne trouve pas dans nos parages, surnommé « l’arbre de la mort » car il produit des fruits mortels. Cet arbre très dangereux n’existe qu’en petite quantité ; les hommes n’ont pas songé à l’éradiquer. Il est vrai, comme dit A. Baraton, « que l’humanité en général ne détruit que ce qui rapporte. » (p. 252) L’auteur n’oublie pas de saluer la mémoire de personnages obscurs qui n’eurent de cesse de protéger les arbres ou d’en importer. Et comme il convient de ne jamais manquer une occasion de parfaire sa culture générale, on sera satisfait de connaître l’origine des noms de végétaux « qui rendent hommage à des botanistes ». Honneur, donc, à MM. Kamel (camélia), Fuschs (fuschia), Bégon (bégonia) et à tant d’autres !
L’extrait : « Le tachigali versicolor peut produire des fleurs jaunes au printemps, mais il est impossible de savoir à l’avance en quelle année, la seule certitude étant que, après avoir fleuri, il meurt. » (p. 357)
La lutte des classes, que l’on croyait définitivement remisée, n’est pas morte. A l’échelle mondiale, elle a de beaux jours devant elle. Thomas Guénolé estime que la mondialisation est génératrice d’inégalités et de frustrations majeures, d’où le titre d’un pamphlet précédent : La mondialisation malheureuse. Selon T. Guénolé, depuis quelques années, une série de mesures antisociales met à mal la cohésion du pays. Lorsque les riches sont de plus en plus riches, ce sont les gens modestes, les gens de peu qui se trouvent en première ligne. Si l’on peut émettre des doutes sur tel ou tel aspect mis en avant par l’auteur, il n’en reste pas moins que son constat est à considérer comme un signal d’alarme. Lorsque le tissu social d’un pays est à ce point défiguré, il devient urgent de réagir. Pour sa part, l’auteur se demande si un nouveau Mai 68 ne serait pas salutaire. Vaste débat…
Thomas Guénolé, Antisocial. La guerre sociale est déclarée, Plon, 2018, 274 pages, 17.90 €
L’extrait : « Les enseignants sont sous-payés par rapport à la moyenne européenne en même temps que la machine éducative reproduit et perpétue de plus en plus les inégalités sociales de départ. » (p. 19)
D’emblée, le ton est donné. Sommes-nous en train d’assister à la victoire – comme annoncée en sous-titre – de ce que les auteurs appellent le « soft totalitarisme » (projet d’un marché mondial financiarisé aux mains d’une minorité fortunée) ? Totalitarisme ! Un mot lourd de sens qui nous renvoie aux cauchemardesques tentatives nazie et communiste. Est-il exagéré et déraisonnable d’utiliser un tel vocabulaire dans nos sociétés d’abondance et de liberté ? Dès l’introduction, les chevaux sont lâchés. Beaucoup de concitoyens n’ont-ils pas le sentiment, tout comme les auteurs, que l’on n’est plus vraiment en démocratie ? Certes, le droit de vote existe toujours mais puisqu’il n’y a pas d’alternative au règne tout puissant du marché – ce que certains appellent le turbo-capitalisme -, tout se conjugue afin de laisser une oligarchie détenir l’ensemble des leviers de commande et livrer les masses à la consommation et au divertissement. L’idée démocratique elle-même a du plomb dans l’aile, « menacée par l’alliance redoutable des marchés financiers et des nouvelles technologies ». Une société démocratique ne fonctionne bien qu’avec une classe moyenne suffisamment forte, un niveau d’instruction et d’éducation de qualité, un ascenseur social qui fonctionne, un niveau d’inégalités raisonnable, la notion partagée de que doit être le bien commun et ainsi de suite. Il faut bien avouer que, de quelque côté que l’on se tourne, la plupart de ces concepts n’ont plus qu’un lointain rapport avec l’idée que l’on s’en faisait naguère. A lire les auteurs, si nos sociétés ne se délitent pas plus rapidement, c’est que l’oligarchie a réussi ce tour de passe-passe consistant à acheter la paix sociale : tant qu’existe un minimum de distribution le système a toutes les chances de s’auto-perpétuer. Il n’y a pas de complot derrière tout cela, mais simplement des intérêts puissants ayant intérêt à ce qu’un pouvoir d’achat minimal, permettant au plus grand nombre de se divertir à son aise, les laisse en paix.
Natacha Polony & le Comité Orwell, Bienvenue dans le pire des mondes, Plon, 2016, 213 pages, 14.90€
Le monde d’Hergé n’en finit pas de fasciner. Albert Algoud, en tintinolâtre averti, publie ce gros volume paru dans la désormais célèbre collection des « Dictionnaires amoureux ». Une bonne partie des entrées de ce dictionnaire se fait par les noms propres, notamment ceux de figures secondaires mais si typiques de l’univers d’Hergé, comme Szut, le pilote estonien dont le héros à la houppette fait connaissance dans Coke en Stock, ou Igor Wagner, le pianiste de Bianca Castafiore, le rossignol milanais, etc. Avec A. Algoud, la connaissance du monde de Tintin se fait de façon originale. Ainsi, plutôt que d’aborder franchement les Dupondt à la lettre « D », il le fait à la lettre « R », en demandant une « Réhabilitation » de ces mêmes Dupondt. Avec beaucoup d’humour l’auteur embarque le lecteur dans un voyage pittoresque et coloré. Il n’a pas de mal à nous convaincre de la richesse du travail d’Hergé. Il n’est pas étonnant que ce dernier ait donné lieu à tant de livres de qualité écrits parfois par les plus grands comme le philosophe Michel Serres. Il n’en reste pas moins que ce livre sera d’autant mieux apprécié, nous semble-t-il, que le lecteur est lui-même connaisseur des albums de Tintin. Néanmoins, ce livre est plein de surprise, comme celle d’apprendre que la langue utilisée en Bordurie s’inspire du marollien, patois de la région bruxelloise.
L’œuvre d’un passionné se lit toujours avec intérêt. Il convient toutefois de se demander si l’œuvre d’Hergé n’a pas quelque peu vieilli : Que dit-elle aux jeunes générations ? Est-elle de nature à enchanter leur imaginaire comme ce fut jadis le cas pour les plus anciens, ceux qui, dans les années 1950 et 1960 attendaient chaque semaine, fiévreusement, la suite des aventures du célèbre globe-trotter dans Tintin Magazine ?
Albert Algoud, Dictionnaire amoureux de Tintin, Plon, 2016, 785 pages, 25€
Dictionnaire amoureux des écrivains et de la littérature
Il fallait s’attendre à ce que la collection des Dictionnaires amoureux soit complétée d’un volume consacré à la littérature. C’est désormais chose faite avec ce Dictionnaire amoureux des écrivains et de la littérature signé Pierre Assouline, à qui l’on doit, entre autres, une biographie remarquée de Georges Simenon. Rien n’est plus subjectif que l’esprit de cette collection. En conséquence, l’auteur conduit le lecteur par la main parmi les œuvres et en compagnie des auteurs vers qui penche son cœur. Sauf exception, ce dictionnaire ne parle pas des auteurs français contemporains, jugés probablement trop narcissiques. En revanche, Russes et Américains, du Nord comme du Sud, sont très présents. Les attachements de l’auteur sont immédiatement visibles, lui qui a le souci d’honorer les très grands (Faulkner, Proust, Mann, Kafka) et les moins grands comme Gaston Leroux, le créateur de Rouletabille. Surprise ! Rien sur Hugo et Balzac, mais de bien belles notices relatives à Pierre Michon et Erri de Luca, des auteurs de valeurs certes, mais peu connus du grand public. Rien non plus, évidemment, sur ces champions de l’édition que sont Marc Lévy et Guillaume Musso. Quant à J.-K Rowling, qui a imaginé le monde enchanté de Harry Potter, elle a droit à un petit article qui montre toute la réserve de Pierre Assouline à son endroit. Si l’un des buts assigné à ce livre est de donner le goût de la découverte, eh bien il est réussi ! Ici, pas d’articles fouillé d’une longueur démesurée, mais le désir d’entrer et de prendre ses aises dans cet univers magique qu’est la lecture.
Pierre Assouline, Dictionnaire amoureux des écrivains et de la littérature, Plon, 2016, 882 pages, 25 €
La surprenante collection des « Dictionnaires amoureux » vient de s’enrichir d’un ouvrage passionnant dû à la plume d’un amoureux de l’Orient. En un temps où revient en mémoire la thèse du choc des civilisations, qu’il fait du bien de lire les propos pacifiants d’une personne qui connaît l’Orient, non seulement par les livres mais aussi et surtout par les voyages qu’elle a pu y faire et les personnes qu’elle y a rencontrées. Comme d’habitude, et c’est l’originalité de la collection, l’ouvrage ne prétend pas à l’exhaustivité. Ce n’est pas un livre savant affichant le désir de faire connaître la région de A à Z. L’auteur s’est concentré sur une bonne centaine d’entrées. Le poids de l’histoire et de la religion est bien sûr énorme ; il renvoie à ce célèbre mot du Général de Gaulle faisant allusion à cette région peu étendue et qui a cependant suffi à une si grande histoire. Il faisait allusion à la naissance des monothéismes, à commencer par celui du Dieu d’Israël. Passionnant à lire et servi par un style fluide, ce Dictionnaire amoureux de l’Orient possède les atouts d’un livre destiné à faire date. Tous les articles sont intéressants, y compris ceux qui de prime abord semblent les plus convenus, ceux à propos desquels on ne voit pas bien ce que l’on peut ajouter aux habituels lieux communs. Parmi les pépites distillées par René Guitton, j’ai retenu les entrées consacrées à Agatha Christie, mariée à un archéologue qui a longtemps arpenté le Moyen-Orient, ou encore l’article sur le Saint-Sépulcre. Les pages relatives à la Bible ou au Coran sont toutes marquées par le désir de mieux connaître l’autre, de voir en lui un alter ego, un frère, non un ennemi et un étranger. Au fond, ce livre donne envie de partir à la découverte, une découverte qui serait passionnée et sympathique. Si toute chose à son revers, René Guitton s’est attaché à retenir d’abord l’apport positif des civilisations de l’Orient au patrimoine mondial. Et comme il ne le fait pas sans humour, cela donne un prix supplémentaire à son entreprise.
René Guitton, Dictionnaire amoureux de l’Orient, Plon, 2016, 710 pages, 25€
La culture et, avec elle, ce qu’elle suppose de transmission et d’accomplissement, est-elle en train de disparaître ? C’est par une anecdote que F.-X. Bellamy commence son livre, cette soirée de 2011 où, à l’Opéra de Rome, le chef d’orchestre Ricardo Muti prend le public à témoin. Il a honte, avoue-t-il, de penser que l’Italie contemporaine est en train de tuer la culture sur laquelle l’histoire du pays est bâtie. Plus près de nous, d’autres chiffres nous arrivent, cinglants, à vous ficher un coup de poing à l’estomac : de plus en plus de jeunes sont incapables de trouver le sens d’un texte et la simple lecture devient pour eux un supplice. Comment se fait-il qu’au pays de l’école gratuite et obligatoire la transmission du savoir s’opère dans des conditions de plus en plus malcommodes ? Dans la première partie de cet ouvrage vigoureux et plein de panache, l’auteur rappelle que les programmes jadis défendus par Descartes, Rousseau et Bourdieu sont en train de magnifiquement s’accomplir. Eux qui prétendaient que la culture est discriminatoire, que l’enseignant sert à la reproduction des élites et que l’éducation est porteuse de violence ; eux qui ont bénéficié de la transmission et d’un enseignement de qualité en sont arrivés à dénier ce droit aux jeunes. Le résultat de ces fariboles ne s’est pas fait attendre : inculture à tous les niveaux, abrutissement devant les écrans et la télé-réalité, indistinction, culte de l’ego, etc. Le jugement de F.-X. Bellamy est sans appel : « La crise de la culture est le résultat d’un travail réfléchi, durable, explicite. » (p. 25). Le problème c’est que – mais nous sommes trop affairés pour le voir – la culture nous est essentielle en ce sens qu’elle augmente ce que nous sommes. Elle ne constitue pas un accessoire pour une élite privilégiée ; elle est constitutive de l’être humain dans ce qu’il a de plus nécessaire. Aussi pouvons-nous être certains que la disparition de la culture ou, au minimum, son confinement dans quelques strates de la société, risque de nous conduire à l’ensauvagement, à l’indistinction et « aux radicalités les plus délirantes » (p. 206). Il est vital de voir que la culture est ce à quoi on reconnaît d’abord une civilisation. Pour ce faire, le rôle de la transmission est essentiel : elle seule peut stopper la déconstruction en direction de laquelle la société toute entière est entraînée. Un livre vital et nécessaire.
François-Xavier Bellamy, Les déshérités, Plon, 2014, 207 pages, 17€
Dans la série des Dictionnaires amoureux publiée par les Editions Plon, celui consacré aux dictionnaires, que l’on doit à la plume précise et féconde d’Alain Rey, est sans doute le plus fourni. C’est que, aidé par une érudition sans failles, Alain Rey multiplie les entrées, tant classiques qu’originales. L’essentiel de ce monument est occupé par des biographies de créateurs, de tous ceux qui, dès les temps les plus anciens, avaient le ferme désir de mettre en catalogues la totalité du savoir connu. Le travail qu’ils ont fourni donne lieu à la seconde grande série des entrées de ce Dictionnaire amoureux ; je veux parler des grands dictionnaires qui, sous tous les temps et toutes les latitudes, ont marqué le savoir humain : dictionnaires allemands, anglais, chinois ou arabes, latin (merci Gaffiot !) et grec (merci Bailly !). Si le livre d’Alain Rey se moque des records, il n’omet pas d’exhiber des données parfois vertigineuses, comme ce dictionnaire chinois du XV° siècle qui finit par atteindre onze mille volumes ! Plus de deux mille rédacteurs s’y étaient attelés.
D’une précision diabolique, ce Dictionnaire amoureux des dictionnaires se caractérise surtout par la virtuosité de son auteur. Auteur de plusieurs dictionnaires dont le célèbre Dictionnaire culturel, Alain Rey fait preuve d’une science quasi universelle. Existe-t-il un dictionnaire au monde dont il n’ait entendu parler ? Paradoxalement, c’est peut-être cette profusion qui déconcerte le lecteur. Emmené sur des chemins inconnus, il risque d’être désarçonné par la fougue de l’auteur de ce dictionnaire pas tout à fait comme les autres. L’historien Jacques Le Goff était, aujourd’hui disparu, était appelé l’ « ogre historien » du fait de son appétit de travail. Ne pourrait-on pas qualifier Alain Rey, par comparaison, d’ « ogre linguiste » ?
Décidément, qu’elle est belle cette collection des « Dictionnaires amoureux » ! C’est avec un bonheur sans cesse renouvelé que le lecteur accompagne l’auteur dans un domaine qui, bien que circonscrit, incite à la liberté et au vagabondage. Dictionnaire amoureux de Stendhal, de Proust, du piano ou de l’humour, telles sont les dernières productions d’une collection qui va son petit bonhomme de chemin.
Conformément à l’esprit de la collection, les entrées ne sont pas nombreuses, environ cent cinquante. Elles peuvent alterner noms propres (par exemple « Rimbaud, Arthur ») et groupes de mots curieux et originaux (par exemple « Langage macaronique » ou « Baragouins et Cie »). A l’originalité qui fait l’esprit de la collection, Jean-Loup Chifflet, en plus de son savoir, y ajoute sa marque de fabrique : l’humour. L’article « Incendiaires de la langue » est particulièrement savoureux qui fait exploser le langage policé sous les coups de boutoir d’écrivains de caractère comme Léon Bloy ou Léon Daudet. Voyez ce que Léon Bloy écrivait de Francisque Sarcey, écrivain oublié du XIX° siècle : « Il est le nénuphar de l’enthousiasme et le bromure de potassium de la poésie. »
Autre belle surprise : les emprunts réalisés au français par des langues comme l’anglais ou le russe. Si l’on a raison avec Etiemble de se lamenter de l’invasion du franglais, qu’on se rassure en sachant que les mots grand hôtel et rendez-vous sont passés dans le langage courant Outre-Manche, et qu’en russe on dit képka pour képi et pilôty pour pilote.
L’auteur transmet avec passion et fougue son amour fou de la langue française. Comme il est regrettable que nous ne fassions pas davantage attention aux atours dont elle se pare. Les mots sonnent comme ils respirent ; ils vivent selon une petite musique délicieuse. « Oui, c’est moi, semblent-ils nous dire, voyez comme mon son est agréable et doux à l’oreille. » L’article intitulé « Musique » nous fait entendre cette magie de la langue au travers des titres de pièces composées par un Couperin, un Rameau ou un Satie : La Voluptueuse, L’Espagnolète, La Coulicam, Peccadilles importunes, Vieux sequins et vieilles cuirasses, etc.
Un dictionnaire amoureux… et savoureux !
Jean-Loup Chifflet, Dictionnaire amoureux de la Langue française, Plon, 2014, 736 pages, 24 €
Un bon livre ressemble à un bon vin : il s’améliore en vieillissant. Publié en 2006, ce Dictionnaire amoureux est semblable à ces bordeaux, bourgognes ou côtes-du-jura qui se font attendre pour se faire mieux apprécier. S’il arrive à beaucoup de livres de se démoder, ce ne sera certainement pas le cas de celui-ci. Livre de passion plus que de raison, ce Dictionnaire amoureux bénéficie de l’effet Pivot, ce mélange de vitesse et de bonne humeur que l’on trouve dans ses autres ouvrages. Avec son style gouleyant, mélangeant subtilement les arômes de la grande et de la petite histoire, ajoutant quand il le faut une pincée d’anecdotes et d’humour, Bernard Pivot se fait l’échanson d’une part grandiose de notre histoire. Car le vin, selon Pivot, est autre chose qu’un simple liquide, aussi merveilleux fût-il. Le vin, c’est de l’histoire dans une bouteille (merci aux moines bénédictins et cisterciens, missionnaires du bon goût, fondateurs de premier ordre et immenses pionniers), c’est aussi le travail de générations de viticulteurs, la finesse et la variété d’arômes divers… bref, une part notable du génie de l’Occident dans un contenant de 75 centilitres. Comment, par le truchement de ces bouteilles issues de nos meilleurs crus, ne pas y voir le résumé de siècles de labeur et d’expérience mis au service d’une certaine idée de l’humanité ? A condition bien sûr de ne pas en abuser – sacrifions au politiquement correct ! – , le vin exprime une certaine idée de l’homme : celui qui, après une journée de labeur, aime à perdre son temps avec des amis autour d’une bonne bouteille. Le vin, obscur objet du désir ? Certes, mais bien plus encore… N’a-t-il pas un rôle social. Combien de fois les Français ne se retrouvent-ils pas autour d’un vin d’honneur ? « Demande-t-on de l’honneur à l’eau, au whisky, au pastis, à la Kronenbourg, au bloody mary ? » écrit B. Pivot (p. 12).
La singularité de la collection des Dictionnaires amoureux est, par nature, sa subjectivité. L’auteur dit ses goûts et ses dégoûts. Si les goûts de l’auteur sont sûrs, ses dégoûts le sont moins. Pourrait-il en être autrement ? Bernard Pivot aime le vin, le rouge en général, les bordeaux et bourgognes en particulier et même les autres, ceux dont les lettres de noblesse doivent encore se faire attendre. Quasi monument de notre histoire nationale, le vin dit beaucoup d’une société. Dans l’introduction, l’auteur explique que ce Dictionnaire amoureux voudrait être un joyeux vin d’honneur. Qu’il se rassure, il l’est !
Bernard Pivot, Dictionnaire amoureux du vin, Plon, 2006, 476 pages, 23.50 €
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