Dans un petit livre comptant plus de photos et de dessins que de textes, l’écrivain – voyageur Sylvain Tesson clame son amour pour la Sibérie. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : pas d’un livre savant passant en revue l’histoire, la géographie et la topographie de cette immense région du globe, mais de la mise en forme d’un coup de cœur. C’est bien cela, Sibérie ma chérie, comme une déclaration d’amour adressée à ce sous-continent vide d’hommes. L’auteur et ses acolytes – le photographe Thomas Goisque et le peintre Bertrand de Miollis – nous embarquent pour un voyage à la rencontre d’un pays, de ses habitants. Nature sauvage et inviolée, peuple frustre, attachant et attaché à ses traditions parmi lesquelles la religion orthodoxe et un goût prononcé pour les alcools forts. Dans ces contrées où l’hiver dure la moitié de l’année, loin de l’agitation du monde moderne, les attachements les plus simples comme les aspirations les plus hautes prennent une importance décisive.
Sylvain Tesson, Sibérie ma chérie, Gallimard, 2012, 130 p. environ, 19.90 €
L’extrait : « Je suis chez moi en Russie. Pourquoi ? Je l’ignore. Sur cette terre démesurée, écrasée par ces ciels décourageants que peignait si bien Chichkine […] je me sens un poisson dans l’eau (de vie) ».